Confinement - Le boom des jeux de société : comment le spécialiste alsacien Philibert tire son épingle du jeu

Un bon vieux Monopoly? Un nouveau jeu de plateau à découvrir? Le confinement a remis le jeu de société au coeur des après-midis en famille et des soirées en amoureux. Philibert, le spécialiste alsacien du secteur, qui mise depuis dix ans sur la vente en ligne, répond à cette demande florissante.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le chiffre qui réjouit le plus Gautier Althaus, en charge des relations publiques et acheteur de jeux chez Philibert, en ces temps d'activité intense pour sa société, c'est la part de nouveaux clients : 40% des commandes actuelles sont effectuées par des gens qui n'étaient encore jamais passés par le site du vendeur alsacien.
 
"Oui, les gens ont le temps de jouer et ça se sent, sourit celui qui travaille pour Philibert depuis dix ans. Alors, bien sûr, il y a beaucoup d'achats de grands classiques, Monopoly, Cluedo, ce qui n'est pas notre créneau prioritaire. Mais ce n'est pas grave, ce sont autant de gens qui ont fait le premier pas, le premier achat, et auxquels nous pourrons peut-être réussir à faire découvrir autre chose. De potentiels futurs passionnés".
 

 
Les fidèles de Philibert sont de ceux-là, des fins connaisseurs, les joueurs compulsifs qui adorent les nouveautés, que d'autres, tout aussi passionnés, ceux qui travaillent pour cette société installée à Strasbourg, sont allés dénicher et que vous ne trouverez pas ailleurs.


Des jeux classiques aux plus pointus

Philibert se targue de proposer plus de 35.000 références de jeux, sur son site internet, leader français de ce marché de spécialistes. La société, qui compte une centaine de salariés, a connu un vrai boom quand elle a mis tous ses efforts sur la vente en ligne. Elle doit désormais 70 à 80% de son chiffre d'affaires à l'e-commerce. Et par les temps qui courent, les achats en ligne sont les seuls possibles ou presque pour qui cherche à consommer autre chose que les produits de première nécessité.
 

"Nos deux boutiques à Strasbourg et le Philibar, le bar à jeux que nous avons ouvert l'an dernier, sont évidemment fermés. Ce qui limite un peu nos profits sur la période. Mais bien sûr que le fait d'avoir beaucoup misé sur la vente en ligne nous place aujourd'hui en première ligne", expose Gautier Althaus.
 

Tout un marché du jeu de société à préserver

Ce qui le réjouit, mais sans aucune fanfaronnade. "Nous ne sommes pas du tout sur une démarche commerciale agressive en ce moment, il n'y aucune volonté de profiter de la crise. On ne veut pas "écraser" la concurrence, les petites boutiques de jeux qui ont dû fermer partout en France. Nous avons aussi besoin d'elles, pour que cet embellissement ponctuel du marché perdure. Ce sont elles qui nous amènent les clients aussi, en temps normal. C'est tout un marché qu'il faut préserver."
 

Pas de quartier en revanche pour les gros mastodontes de l'e-commerce. "Notre objectif, clairement, c'est que les gens achètent chez nous plutôt que chez Amazon. Et il y a une défiance en ce moment envers ces gros groupes. Alors il faut que nous soyons à la hauteur, sur le référencement, pour qu'on nous trouve sur les moteurs de recherche. Puis sur les services proposés : accompagner le choix, faire en sorte que les clients aient envie d'acheter chez nous. Et enfin sur l'après-vente: des colis bien livrés, la qualité des produits...
 

Le premier achat est très important : si ça se passe bien, ces nouveaux clients se souviendront sûrement de nous, lorsqu'ils penseront à leurs cadeaux de Noël par exemple.
Gautier Althaus, acheteurs de jeux chez Philibert

 

Au contact des clients, même à distance

L'atout mis en avant : de vrais efforts pour humaniser les achats en ligne. "Nous essayons vraiment de conseiller, même à distance, de répondre aux questions, de guider. Il y a des bloggeurs, très actifs, qui travaillent pour nous. Les avis des clients sont aussi très importants, il y a des échanges. Ça ne vaudra jamais des rencontres en boutique, de vraies discussions, lors des nombreuses soirées jeux que nous organisons, mais on veut tisser ce lien avec nos clients, c'est notre coeur de métier."
  

Créer une communauté de joueurs 

Une stratégie qui paye : le magazine Capital a placé Philibert au top des sites de vente en ligne pour le secteur du jeu, parmi des noms trustés par le grand public, comme Oxibul ou la Grande Récré. "Les gens ont envie de consommer autrement, analyse Gautier Althaus. Comme pour la nourriture, le retour vers le local, le raisonné. Nous essayons d'entretenir une notion de communauté de joueurs, pas que de consommateurs."
 

Pour être présent en cette période porteuse pour le marché du jeu, Philibert a, dès le tout début de la crise, mis tout en oeuvre pour pouvoir continuer à travailler. "Un maximum de gens sont en télétravail. Pour ceux qui sont sur le site, à l'entrepôt, les manutentionnaires, les outils de travail ont été individualisés, les espaces distanciés, détaille le responsable des relations publiques, depuis chez lui, en télétravail. Il y a des produits de désinfection à tous les postes de travail, des gants à disposition pour ceux qui veulent travailler avec."
 

Des milliers de colis expédiés

Résultat : parmi la centaine de salariés que compte l'entreprise, une personne s'est mise en arrêt maladie, un employé a souhaité se mettre en retrait (congés sans solde) pour se préserver, un autre aurait contracté le covid19, en dehors de la sphère professionnelle. "Il y a aussi quelques personnes qui gardent leurs enfants, mais dans l'ensemble, tout le monde veut travailler, conscient que l'on doit être là en ce moment".
 

Seule limite à l'activité: la livraison. L'entreprise ne veut pas vendre plus qu'elle ne peut livrer, en temps et en heure. Des milliers de colis partent chaque semaine de l'entrepôt en cette période de confinement. Mais si les transporteurs ne répondent plus présents, elle ralentira les ventes. Histoire de ne pas ternir sa réputation en ne garantissant pas ce qu'elle promet, un service irréprochable.
 

Des jeux gratuits à imprimer

Une réputation qu'elle soigne aussi en proposant sur son site des jeux gratuits, des "print and play", comme on les appelle : de vrais jeux, proposés dans des formats à imprimer. "C'est un auteur, Léandre Proust, qui nous en a proposé, puis d'autres éditeurs de jeux ont suivi... Et il y a désormais un bon petit catalogue à disposition, sans verser un euro." De quoi allécher encore plus de nouveaux joueurs, futurs addicts qui s'ignorent encore, mais risquent bien, lors de ces longues journées de confinement, d'attraper le virus du jeu de société.


La sélection de Gautier Althaus, acheteur de jeux chez Philibert

Le passionné qu'il est ne pouvait pas nous laisser sans quelques suggestions : voici les conseils d'un spécialiste pour passer de bonnes après-midis et de belles soirées...voire nuits, pour les plus accros!
 
 
  • Taco chat bouc cheese pizza : digne descendant de la famille de jungle speed, Taco chat bouc cheese pizza et un jeu d'observation, de rapidité, plutôt délirant, qui se jouera sans soucis en famille ou entre potes. 
  • En quête du dragon : pour les jeunes aventuriers 4/5 ans, je te conseille ce livre d'aventure. Dans l'esprit d'un livre dont vous êtes le héros, mais revisité pour s'adapter à l'imaginaire des plus jeunes. C'est le premier d'un série d'aventures, qui n'ont pas de suite logique entre elles.
  • Hilo : c'est pas très sexy, j'en conviens, mais c'est diablement efficace, Hilo, c'est un petit jeu de cartes, très facile à apprendre et qui réunira sans difficulté toutes les personnes de la famille autour de la table.
  • Wingspan : pour ceux qui veulent un jeu plus costaud, je ne peux que recommander Wingspan, les illustrations sont superbes (petit détail, chaque carte à sa propre illustration), la mécanique reste accessible tout en proposant une très belle courbe d'apprentissage. 
  • Jaipur : je finis avec un petit jeu uniquement pour 2 joueurs, on incarne un marchand qui doit acheter et revendre des marchandises pour l'emporter. Rapide, suffisamment addictif pour avoir envie d'en refaire une le lendemain.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information