Alors que les résultats de la consultation en ligne organisée par la présidence de l'université de Strasbourg vont à l'encontre des blocages, ceux-ci n'ont pas été levés au cours d'une nouvelle assemblée générale ce mercredi.
Douze bâtiments de l'université de Strasbourg ont à nouveau fait l'objet d'un blocage mercredi matin, alors que les étudiants opposés notamment à la loi "Orientation et réussite des étudiants" se réunissaient pour une nouvelle assemblée générale. Quelques centaines de jeunes ont pris part au vote, à la veille de la mobilisation nationale "de convergence des luttes".
Palais U, psycho, physique, zoologie, philo, portique, le bel, EOST, platane, patio, nouveau patio et math infos bloqués ce matin https://t.co/Ger6bIILlw
— BlocusStras (@BlocusStrass) 18 avril 2018
Les débats au sein de l'assemblée générale se sont concentrés sur l'intégration des lycéens au mouvement et les modalités d'action de l'assemblée générale : poursuite du blocage total, concentration sur les bâtiments symboliques du campus, barrages filtrants à l'entrée... L'AG a finalement évacué la question de la levée du blocage, qui a repris le 16 avril, après avoir rejeté le principe d'un compromis avec les étudiants qui y sont opposés.
Le matin-même, la présidence de l'université rendait les résultats de sa consultation en ligne, révélant que 72% des étudiants sondés (16.272 sur environ 51.000) étaient défavorables aux blocages qui touchent le campus. "C’est un appel à la conscience, a réagi Michel Deneken, mais aussi aux pouvoirs publics. Un jour, il faudra quand même que nous ayons de nouveau quelque chose qui soit de l’ordre de la république sur ce campus. »
J’appelle les #étudiants @unistra attachés à la démocratie à reconnaître votre expression, à entendre ce résultat, à lever les blocages pour permettre à tous, étudiants et personnel, de travailler dans des conditions de sérénité que tous méritent. https://t.co/VNSGzuFUjo
— Michel Deneken (@DenekenMichel) 18 avril 2018
Les organisateurs de l'AG rejettent ces chiffres, dénonçant un vote aux "conditions peu transparentes". Les "étudiants en lutte" avaient d'ailleurs appelé la veille dans un communiqué à un boycott "du vote de cette escroquerie pseudo-démocratique". « Michel Deneken essaye encore une fois de monter les étudiants les uns contre les autres, accuse Alexis, étudiant en musicologie. Ce vote a été fait autour de rien. Il exclut totalement la question centrale de l’avenir de l’université. »
"On ne reconnaît pas cette consultation, a renchéri le porte-parole de l'Unef, Colin Jude, auprès de l'AFP. L'université se donne beaucoup de moyens pour faire croire aux élèves qu'ils peuvent s'exprimer sur les blocages mais n'aborde absolument pas le fond de la loi Ore."
L'assemblée générale appelle à présent à la mobilisation pour ce jeudi 19 avril. Les étudiants devraient se joindre à la manifestation nationale dite "de convergence des luttes" à l'appel notamment de la CGT, FSU, et Solidaires. Le rassemblement à Strasbourg est prévu dès 14h, place de la Gare.