Les vacances de printemps ont commencé jeudi 9 avril au soir en Alsace et en Moselle, Vendredi saint oblige. Une première pour les élèves, comme pour les parents. Après les journées d’école à la maison, il va falloir gérer cette période de vacances hors norme. Paroles d’élèves.
Jeudi 9 avril en fin d'après-midi, aucun cri de joie n’a résonné aux portails des établissements scolaires alsaciens. Si le début des vacances s’est fait dans l’allégresse, celle-ci s’est arrêtée au seuil des appartements et des maisons. Les élèves de tous les âges se réjouissent-ils? Globalement oui, à quelques nuances près…
Rosalie, 12 ans, est contente d’être en vacances, sans plus. Très vite elle avoue la tristesse de ne pas voir ses grands-parents pendant la première semaine comme cela était prévu. Ils vivent près du bassin d’Arcachon et la jeune fille comprend très bien que c’est impossible. "Même si je suis triste, je me dis que je les verrai plus tard." En revanche, elle compte bien profiter de cette période pour passer du temps avec les siens.
Parce que le confinement n’a pas que des inconvénients, Rosalie veut en apprécier les avantages: son frère étudiant est de retour à la maison et son père qui travaille à l’étranger est lui aussi à la maison. Que du bonheur pour la jeune fille! La famille se réserve des moments de convivialité comme les repas ou la soirée. Pendant la journée, chacun vaque à ses occupations. Rosalie va travailler pour le collège, un peu, s’aérer dans la cour de son immeuble et "faire parler sa créativité." Et puis, ajoute-t-elle très sérieuse: "Je sais qu’en restant à la maison, je sauve des vies."Dans ma famille, on s’entend très bien
Rosalie
Même constat chez Alice. "Je n’ai pas de regrets !" déclare-t-elle d’emblée. La jeune fille devait pourtant visiter l’Ecosse pendant ses vacances. "Je suis jeune, j’irai en Ecosse une autre fois." Alice s’est fait tout un programme mais sur un rythme différent, plus lent. Elle estime que le collège en confinement c’est tout de même pas mal de travail, alors ces vacances sont les bienvenues. Elle va pouvoir lire pendant des heures, ce qui signifie pour elle: passer plus de temps dans le monde imaginaire de ses héros.
Mélanie et Chloé sont deux sœurs de 11 et 13 ans. Elles vivent dans une maison de village avec un jardin. Alors les vacances pour elles se passeront dehors, en tout cas pendant les après-midi. Badminton et rollers sont au programme. Pour le reste, elles verront bien, décideront au jour le jour en fonction de leurs envies… Et les copines dans tout cela? C’est bien sûr le point noir pour les adolescents: ils sont coupés de leurs amis… mais pas des réseaux sociaux! C’est là que les parents, pour une fois, se félicitent de l’existence des Snapchat, WhatsApp, et autre Instagram. Leurs ados ne sont pas complètement coupés de leur monde. Ils restent en contact.
Exception faite des plus petits. C’est la première chose que me confie Félix d’une toute petite voix. "Mes copains me manquent, avant j’en voyais le lundi avec la maitresse." Elève de CP, Félix pouvait profiter d’une visioconférence avec son institutrice et quelques-uns de ses camarades de classe. Mais plus d’école veut dire plus de contacts à cet âge-là. Félix n’est cependant pas à plaindre, il a un emploi du temps très chargé pour les jours qui viennent: parties de cache-cache dans le jardin, pétanque ou pêche… De quoi faire rêver de nombreux enfants confinés en ville.Mes copains me manquent
-Mélanie
Si Félix est si triste de ne pas voir ses copains, c’est aussi et surtout parce qu’il aura bientôt 7 ans! Pour la première fois, ce sera un anniversaire sans famille et sans amis. Ca c’est plus difficile à accepter même si le petit garçon est parfaitement capable d’expliquer qu’il doit rester chez lui "à cause du coronavirus."
A l’autre bout de la chaine scolaire enfin, il y a les très grands, ceux qui ne seront plus élèves très longtemps. Thomas, 22 ans, est étudiant en master de biologie. A l’université de Strasbourg, les vacances ne doivent commencer que la semaine prochaine. Pour Thomas, cela ne changera rien: "Nous avons beaucoup de devoirs écrits à rendre cette semaine-là."
Les cours ne se sont pas arrêtés au début du confinement. Bien au contraire disent beaucoup d’étudiants! Les professeurs du supérieur, dans leur grande majorité, se sont parfaitement adaptés au cours à distance. Thomas a eu comme prévu de longue date un examen oral, il y a deux jours. Un ordinateur, une application spécifique et hop le tour était joué. Seule satisfaction de ce contexte très particulier pour le jeune homme: il organise ses journées de travail à sa guise. C'est-à-dire qu’elles sont un peu décalées…elles commencent au mieux…en fin de matinée!