L'institut Pasteur vient de publier une étude réalisée aux hôpitaux de Strasbourg. Des tests pratiqués sur 160 soignants, ayant développé une forme mineure de la maladie, montrent qu'ils présentent des anticorps un mois après l'infection, et donc une bonne immunité.
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160 soignants des hôpitaux universitaires de Strasbourg se sont portés volontaires pour participer à une étude menée en partenariat avec l'Institut Pasteur. Ces soignants, atteints de formes mineures du covid19 ont été testés à plusieurs reprises, au minimum 15 jours après avoir été infectés. L'étude révèle que dans 159 cas sur 160, les soignants ont développé des anticorps. Et dans 98% des cas, les malades ont développé des anticorps neutralisants, qui ont donc la capacité de neutraliser le virus, 28 jours après l'apparition des premiers symptômes.
Des anticorps au moins 40 jours après les premiers symptômes
"On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c'est également vrai pour ceux qui font des formes mineures, même si les taux d'anticorps sont vraisemblablement plus faibles", explique dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude, Arnaud Fontanet, responsable du département Santé globale à l'Institut Pasteur.
"Notre étude montre que les niveaux d'anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu'à 40 jours après le début des signes", ajoute Olivier Schwartz, responsable de l'unité Virus et immunité à Pasteur.
La piste du vaccin
Reste une inconnue : combien de temps cette réponse immunitaire dure-t-elle? En tout cas pour le professeur Samira Fafi-Kremer, cheffe du service virologie des hôpitaux universitaires de Strasbourg et première auteure de l’étude,
"les résultats sont très encourageants pour les personnes déjà infectées par le virus car même en ayant développé une forme légère du covid19, elles sont capables de générer des anticorps protecteurs qui sont présents au moins 40 jours après le début des symptômes. Reste à vérifier leur persistance dans le temps. Ces résultats sont également une bonne nouvelle pour les futures stratégies vaccinales, parce qu'ils prouvent que même si un patient n'est soumis qu'à une petite charge virale, il développe des anticorps", explique-t-elle avant d'ajouter
"c'est encourageant aussi parce qu'au début, certains étaient sceptiques sur les anticorps et craignaient des réinfections, là on voit bien que le corps est protégé pour un certain temps".
Une étude élargie à 1.500 personnes
L'étude continue et s'élargit. 1.500 personnels hospitaliers sont actuellement testés à Strasbourg,
"plus on a de monde, plus l'étude est intéressante", explique Samira Fafi-Kremer. Tous sont suivis à échéance trois mois, puis six puis douze pour justement essayer de déterminer combien de temps dure l'immunité.
"La piste du vaccin est d'autant plus intéressante que ce virus est beaucoup plus stable que celui d'une grippe saisonnière", conlut encore la cheffe de l'institut de virologie de Strasbourg.