Au moins 52 étudiants d’une école d’ingénieurs de Schiltigheim, l’ECAM Strasbourg-Europe, ont contracté la Covid-19, probablement suite à une fête. Préparé à ce genre d’éventualités, l’établissement a immédiatement pris les précautions nécessaires.
Vie étudiante et coronavirus ne font décidément pas très bon ménage. Après un cluster d’une cinquantaine d’étudiants sur le campus d’Illkirch-Graffenstaden, mi-septembre, un nouveau foyer de contamination d’étudiants de l’Eurométropole a été détecté mardi 6 octobre à Schiltigheim, dans l’école d’ingénieurs ECAM Strasbourg-Europe (Ecole catholique des Arts et Métiers). A Illkirch-Graffenstaden, plusieurs établissement avaient dû être fermés : l’école TPS (Télécom physique Strasbourg), l’ESBS (Ecole supérieure de biotechnologie de Strasbourg), ainsi qu’un bâtiment de l’UFR de mathématique et d’informatique. Mais l’ECAM avait anticipé une situation de ce genre, et elle a pu immédiatement renforcer son enseignement à distance, sans devoir renvoyer l'ensemble de ses élèves.
C’est un dépistage collectif sur site, prévu depuis quelques semaines, qui a permis de constater que sur les 248 étudiants testés ce mardi 6 octobre, 48 étaient positifs. « Selon une enquête de l’ARS [l'agence régionale de santé, ndlr], une soirée qui aurait eu lieu le week-end précédent pourrait expliquer ce nombre de cas », explique Sonia Wanner, la directrice de l’ECAM Strasbourg-Europe jointe ce vendredi 9 octobre par téléphone. D’autres étudiants, parmi les 600 que compte l’établissement, se sont fait tester depuis, ce qui a fait grimper le nombre de cas positifs à 52.
« Sur ces 52 cas, plus de 45 sont liés à deux promotions, celles de troisième et de quatrième année » précise la directrice. Ainsi, dès jeudi 8 octobre au matin, tous les étudiants de ces deux promotions « ont été retirés et placés en distanciel. » Et l’après-midi, ce même dispositif a été appliqué aux étudiants de deuxième année, parmi lesquels « il y a quatre cas positifs. »
Cette réactivité a été rendue possible par un dispositif particulier, mis en place dès la rentrée. D’emblée, les étudiants de deuxième, quatrième et cinquième année ont suivi leurs cours à distance, ce qui permettait de limiter la présence sur site à 50% des étudiants au maximum. De plus, l’équipe pédagogique avait commencé un suivi quotidien d’éventuelles contaminations au sein de l’établissement et avait prévu d'organiser des cours à distance complète pour toute promotion qui compterait quatre cas positifs.« Tout notre travail d’anticipation prévu depuis septembre s’est avéré payant. »
« On s’attendait à avoir ponctuellement une dizaine de cas, qui nécessiterait de basculer en distanciel », reconnaît Sonia Wanner. La cinquantaine d’étudiants contaminés a largement dépassé ces prévisions, mais l’école a pu continuer à fonctionner, d’une nouvelle manière, en redistribuant les emplois du temps et en remplaçant des travaux pratiques par des cours magistraux. « Tout notre travail d’anticipation prévu depuis septembre s’est avéré payant » se réjouit la directrice.
Ce vendredi 9 octobre, seule une soixantaine d’étudiants de première année est donc venue suivre des cours à Schiltigheim. Une étudiante a confirmé à France 3 Alsace que « l’école a pris toutes les mesures nécessaires» et qu’elle « ne se sentait pas du tout en danger. » Une autre a reconnu ne pas avoir voulu faire le test, mardi 6 octobre, mais avoir changé d’avis depuis.
Désormais, l’équipe pédagogique s’efforce de convaincre les nombreux étudiants non encore testés de se faire dépister eux aussi le plus rapidement possible. En effet, l’école souhaiterait reprendre un rythme normal, avec 50% d'étudiants sur site, dès lundi 17 octobre. Mais pour la directrice, « tout dépendra du nombre de cas qu’on va repérer d’ici là », et s’il est trop élevé, le maximum de cours en distanciel sera maintenu jusqu’au 24 octobre, veille des vacances.
Par ailleurs, comme les deux tiers des étudiants de l’ECAM ne viennent pas d’Alsace, l’établissement voudrait aussi éviter que ceux qui sont potentiellement contaminés repartent dans leur région d’origine durant les congés.