La polémique a enflé toute cette journée du 26 mars. Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg accusés de ne plus accepter les malades âgés de plus de 80 ans atteints du covid19. L’institution dément formellement un rapport de médecins allemands.
Les malades atteints du coronavirus âgés de plus de 80 ans ne sont-ils plus réanimés, faute de places dans les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ? C’est ce que prétendent des médecins allemands. Spécialisés en catastrophes sanitaires, ces professionnels de santé, mandatés par le ministère de l'Intérieur du Bade-Wurtemberg, sont venus à Strasbourg, en pleine crise du covid19, en début de semaine.
A leur retour, leur rapport du Deutsches Institut fürKatastrophenmedizin, est très alarmiste. "Un patient arrive toutes les heures le jour où nous y étions. Dans ces conditions, depuis le 21 mars, les plus de 80 ans ne sont plus réanimés. Dans les Ehpad, on les accompagne médicalement vers la fin avec des opiacés et des somnifères."
Démenti formel
La bombe de l’institut circule dans la presse allemande. Tout la journée, les rumeurs se multiplient sur les réseaux sociaux. Une infirmière allemande témoigne, sur la SWR, de manière anonyme. "238 personnels français seraient infectés et continueraient de travailler, à Strasbourg".Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ripostent dans un communiqué. "Ils contestent formellement le contenu indiquant l’application d’un critère d’âge comme critère unique d’éligibilité des patients à un parcours de réanimation". Des pratiques de réanimation, précise son directeur général, Christophe Gautier, "conformes aux préconisations des grandes sociétés savantes et des recommandations d’experts portant sur la prise en charge en réanimation des patients en période d’épidémie à SARS-CoV2, parues le 15 mars 2020".
Pas de personnel infecté au travail
Quid des 238 personnels infectés au travail comme s'alarme l'infirmière allemande ? Jointe par téléphone, la cellule de communication est formelle elle aussi. Pas un seul professionnel infecté ne travaillerait. "La règle est très claire au sein des hôpitaux, tout soignant qui présente les premiers symptômes est dépisté systématiquement. S’il est positif, il reste à domicile. Tout est déclaré dans le registre des autorisations spéciales d’absences, que nous conservons. A ce jour, 280 personnels sont positifs et restent chez eux".En ce jeudi 26 mars au soir, malgré l’accélération de la pandémie, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg assurent faire face, pour l’instant, à cette crise sanitaire sans précédent, y compris en réanimation, le service le plus tendu.