Une combinaison différente de mutations du coronavirus, plutôt qu'une nouvelle mutation, a été mise en évidence dans le Bas-Rhin. On ne peut donc pas à proprement parler de nouveau variant alsacien. Lionel Barrand, le président du syndicat les biologistes médicaux, se veut rassurant.
Parmi les tests positifs à la Covid-19 réalisés ces derniers jours en Alsace, les laboratoires ont détecté environ 30% de variants : 2/3 de britanniques et 1/3 de sud-africains et brésiliens. D'autres mutations semblent apparaître. Faut-il s'en inquiéter ? Lionel Barrand, le président du syndicat les biologistes médicaux, fait un état des lieux et se veut rassurant.
Peut-on parler d’un nouveau variant alsacien ?
Non, ce n’est pas un nouveau variant alsacien. On n’a pas mis en évidence une nouvelle mutation. On a juste mis en évidence une combinaison différente des mutations que l’on connaît. C’est à dire qu’on a une mutation qu’on connaît, qu’on a vue toute seule, alors que d’habitude, elle est liée à une autre mutation. Donc pour savoir si on est face à un nouveau variant alsacien, mosellan ou de je ne sais où, il faut d’abord séquencer. Il faut ouvrir le livre génétique du virus pour voir s’il y a d’autres mutations associées à celles qu’on connaît et qui pourraient avoir un impact médical. Donc pour l’instant on ne peut pas encore parler de variant alsacien ou de nouvelle mutation, ou de virus plus dangereux ou plus contagieux.
Faut-il s’inquiéter ?
Non, il ne faut pas s’inquiéter. On est vigilant de toute façon sur les mesures barrière. Quels que soient les variants, les anciens ou les nouveaux, les mesures barrière fonctionnent, donc là si on est face à un nouveau variant ou à une nouvelle combinaison de mutations, il faudra avoir exactement les mêmes précautions au niveau des gestes barrière. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter à l’heure actuelle sur des nouvelles combinaisons de mutations. En revanche, il faut rester vigilant parce que s’il y a de nouvelles mutations qui apparaissent avec une dangerosité supérieure, une contagiosité supérieure ou une résistance à la vaccination, là ce sera embêtant parce qu’il faudra du coup modifier notre stratégie.
Cette multiplication de variants est-elle normale ?
Oui c’est tout à fait normal. Il y a des milliers de variants dans le monde mais qui n’ont pas d’intérêt médical. Il peut très bien y avoir, et c’est la majorité des cas, des mutations aléatoires, sur une partie du virus, dites silencieuses. C’est à dire qu’il va être ni plus contagieux ni plus dangereux. En revanche certaines mutations sont pile à un endroit où le virus va se comporter de manière différente par rapport à l’être humain et c’est ces mutations-là qui nous intéressent et celles-ci qu’on traque au quotidien avec le séquençage.