Covid-19 : le cri d’alarme des laboratoires alsaciens face à la baisse des dépistages

Alors que les courbes épidémiques s’affolent en Alsace, l'agence régionale de santé ainsi qu'un certain nombre de laboratoires tirent la sonnette d’alarme face au nombre de dépistages enregistrés. Par endroit, ils ont baissé de moitié en l’espace de quelques semaines.
 

C’est un paradoxe. Plus la Covid-19 progresse, moins les dépistages font recette. L’Alsace n’échappe pas au phénomène. Alors que la circulation du virus connaît une forte accélération dans la région, le docteur Laure Pain de l’agence régionale de santé (ARS) le concède, "les laboratoires restent ouverts les samedis et les dimanches pour tester massivement mais les gens y vont de moins en moins".

Pourtant, une quinzaine de clusters "préoccupants" ont encore été détectés depuis le début de la semaine dans des entreprises mais aussi des résidences pour personnes âgées, trois de plus sur ce seul week-end des 7 et 8 novembre. "Nous sommes face à une circulation très active du virus malgré le confinement et ce, hors des cercles familiaux", avance-t-elle encore.
 

On parle de troisième vague, mais nous en serons responsables si ça continue comme ça

Aya El Aghar, coordinatrice de l'équipe étudiante du laboratoire Schuh



Un constat alarmant que partage Aya El Aghar, coordinatrice de l’équipe étudiante du laboratoire strasbourgeois Schuh. Elle aussi voit les courbes épidémiques s’envoler. "Nous sommes passés d’un taux de positivité de 3% à près de 15% en trois semaines", indique-t-elle. D’avantage de résultats positifs sur un panel de dépistage de plus en plus restreint. "Avant le confinement nous testions 350 personnes par jour, là on est descendu à 250". Même résultat observé pour les dépistages de masse gratuits, organisés à la demande de l’ARS. "Ce samedi à l’Aubette, on a effectué 295 prélèvements contre 890 la semaine dernière au niveau de la cité de la musique et de la danse".

Du côté des labos Bio 67, c’est carrément la moitié des tests qui sont encore réalisés par rapport à l’avant-confinement. "On avait une forte affluence mais depuis le confinement la demande a bien diminué, alors que les gens devraient continuer à se faire dépister largement", exprime le biologiste Christian Laeng.
 
Au total dans le Bas-Rhin, le taux de dépistage est passé de 3557 à 3230 pour 100.000 hab depuis le 30 octobre dernier. Comment expliquer ces chiffres alors que le risque de contamination reste élevé ? "Les gens ne savent peut-être pas qu’ils ont le droit de sortir pour se faire dépister. Il faut davantage communiquer sur ce point", assène-t-il. 

A la question, Aya El Aghar brandit la lassitude exprimée par les Français en cette deuxième vague. "Les gens en ont aussi un peu marre du virus, ça fait longtemps que ça traîne, ils ont tendance à baisser les bras. Il y a moins de motivation à se faire tester. On remarque le découragement à travers ce deuxième confinement qui n’est pas autant respecté que le premier". De plus, "la tranche d’âge la plus concernée par la transmission de ce virus est plus jeune et elle a moins conscience du danger. Il y a beaucoup de formes asymptomatiques, mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas se faire tester. Il faut mettre la patate là-dessus. Dès le moindre doute, venez vous faire tester", martèle-t-elle. Et la professionnelle de mettre en garde : "on parle de troisième vague, mais nous en serons responsables si ça continue comme ça".

Selon les dernières données régionales, 6497 nouvelles contaminations ont été enregistrées entre le 30 octobre et le 5 novembre 2020 dans le département.
 
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