Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 décembre, sept professeurs ont dormi dans le froid devant le collège Lezay Marnesia à Strasbourg. Un acte fort pour alerter sur la situation de deux enfants de 12 et 14 ans, contraints de dormir dehors depuis trois semaines.
Il est 8 heures du matin, et Loïc Klenkle remballe sa tente. Avec six autres collègues, ce professeur de mathématiques vient de passer la nuit devant le collège Lezay Marnesia. Une action pour alerter sur la situation de deux enfants âgés de 12 et 14 ans, scolarisés dans l'établissement. Les collégiens sont à la rue depuis trois semaines et dorment dehors.
Les enseignants ont créé un collectif pour venir en aide aux enfants : un toit pour nos élèves. Membre fondateur, Loïc Klenkle voit chaque année plusieurs élèves dormir dans la rue l'hiver. "C’est insupportable, il fait -2° et c’est très compliqué. On le voit moralement, les enfants sont renfermés et tous les jours ça empire", explique le professeur de mathématiques.
Munis de tentes, de sacs de couchage et d'habits chauds, les enseignants ont bravé le froid dans le but d'envoyer un message clair aux pouvoirs publics : trouver un domicile pour ces deux élèves. Une banderole "jour cours, nuit galère" était attachée toute la nuit sur le portail de l'établissement.
Un geste citoyen
"On agit en tant que simples citoyens, et notre mobilisation est essentielle. On constate que c’est suite à différentes actions que la situation se débloque. C’est dommage de devoir en arriver là, on a l'impression que tant qu’on ne passe pas à l’action, rien ne se débloque", affirme Pierrick Meunier, professeur d’EPS.
Nous on va rentrer chez nous. C'est pour les élèves et les familles qui dorment à la rue que c’est vraiment dur.
Baptiste GreibProfesseur de français-latin
Les enseignants sont sortis de leur zone de confort cette nuit. Pour autant, ils ne regrettent pas leur geste. "C'est quelque chose qui coûte c'est sûr. Ce n’est pas évident de passer la nuit dehors, mais on a de la chance parce que ce soir, on retrouve notre maison chauffée. Cette nuit, on a pris conscience de ce que vivent nos élèves au quotidien", raconte Agathe Bertrand, professeur d’espagnol.
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Une famille installée au squat de la rue de Sarlat
La préfecture du Bas-Rhin rapporte que la famille concernée est déboutée de l'asile depuis le mois de juin 2022. "Elle a quitté l'hébergement dont elle bénéficiait dans le cadre de la demande d'asile."
La famille était ensuite installée dans le squat de la rue de Sarlat, qui a été évacué en octobre et novembre dernier. La préfecture ajoute que "la mère et ses enfants se sont vus proposer et ont accepté un hébergement au centre de préparation au retour d'Illzach dans le Haut-Rhin. Le père a été reconduit en Géorgie à l'issue de l'exécution de sa peine privative de liberté."