Après un an de mobilisation pour aider une famille à la rue, les parents de l'école primaire de la Ziegelau à Strasbourg ont décidé de mettre une maman et ses deux enfants à l'abri dans les locaux de l'établissement ce lundi 8 janvier. Ils n'ont pas été autorisés à pénétrer dans l'établissement.
Moins deux degrés ce lundi soir. Jusqu'à moins 6 prévus avant le lever du jour mardi 9 janvier. Le grand froid qui s'abat sur l'Alsace pour la rentrée scolaire les a poussés à l'action. Une action face à l'inaction. Car cela fait plus d'un an que les parents d'élèves de l'école de la Ziegelau (quartier du Neudorf à Strasbourg) se mobilisent pour Santi et ses deux enfants, âgés de 8 et 16 ans.
Gare, hébergement chez des amis... Depuis le mois de mars 2023, cette maman albanaise cherche chaque jour une solution pour passer la nuit avec ses deux enfants. La famille est à la rue depuis qu'elle a quitté l'hébergement d'urgence de Geispolsheim (Bas-Rhin) que lui avait proposé l'administration française. Trop de bagarres, d'agressions nous avait-elle expliqué en novembre 2023, lors d'une précédente mobilisation des parents d'élèves.
Cette trentenaire est arrivée en France en 2017 après avoir fui l'Albanie, victime d'agressions. Depuis, c'est le parcours du combattant sur le plan administratif et judiciaire : demande d'asile puis de titre de séjour. Malgré les rejets et les déceptions, la famille garde espoir. Les enfants vont à l'école tous les jours. Dans le communiqué annonçant leur action, les parents solidaires précisent que "la maman a désormais des papiers et un travail". L'avocate de Santi, Maître Christine Mengus, estime même que sa cliente est "un modèle d'intégration".
Ce lundi soir, la famille ne dormira pas dans les locaux de l'école où est scolarisée la fille de Santi. Le concierge de l'établissement leur a interdit l'accès. Cette mise à l'abri avait pour but de dénoncer la situation, mais surtout de faire face à l'absence de solution. Avec le collectif "Pas d'enfant à la rue", les parents ont multiplié les démarches depuis des mois : goûters solidaires, cagnottes, mails aux élus et démarches administratives pour demander un logement pérenne.
Car malgré l'emploi et les papiers obtenus par Santi, la mère de famille n'a toujours pas de toit pour mettre ses enfants au chaud. Une situation inacceptable pour tous ceux qui connaissent Santi et tentent de l'aider dans son combat.