E-commerce : Amazon renonce à s’implanter à Dambach-la-Ville, "une déception" pour le maire de la commune

Jeudi 5 novembre 2020, le directeur France d'Amazon, Frédéric Duval, a publiquement confirmé qu’aucun site ne serait créé en Alsace. Pourtant en bonne voie, l'implantation prévue à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin) est annulée. Bonne nouvelle pour certains, déception pour d’autres.
 

Le couperet est tombé. Le géant de l’e-commerce Amazon ne s'installera pas en l’Alsace. "Nous n’y avons pas de projets d’implantation", a confirmé jeudi 5 novembre, Frédéric Duval, son directeur France, interviewé par BFM TV. La région était pourtant présentée comme une plateforme stratégique pour la firme américaine, qui lorgnait notamment, sur un terrain à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin).

En discussion depuis l’année dernière, le projet qui prévoyait la construction d’un entrepôt de 50 000 m² pour 240 millions d'euros d'investissement était "bien avancé" selon le maire de la commune, qui se dit aujourd’hui "déçu".

Au courant depuis "deux semaines", Claude Hauller voit s’échapper la promesse de créer près d’un millier d'emplois. "C’était une opportunité pour le territoire. Autant d’emplois, ce n’est pas neutre. Avec la crise que l’on subit aujourd’hui, on sait qu’il y aura des lendemains difficiles et du chômage. Maintenant il va falloir trouver un plan B", réagit l’édile.
 
La décision ravit néanmoins les opposants au projet, qui se sont fait entendre à de multiples reprises ces derniers mois. Une contestation qui selon l’élu, n’explique pas la fuite de la multinationale, davantage découragée par les "tracasseries administratives typiquement françaises". Claude Hauller en est certain, entre Amazon et l’Alsace, le mariage ne s’officialisera jamais.
 

Pas d'implantation à Ensisheim 


Mais qu’en est-il du projet d’entrepôt d’e-commerce de 190.000 m2 qui devrait voir le jour  à Ensisheim dans le Haut-Rhin et derrière lequel les opposants au projet croient reconnaître Amazon ? Le groupe assure ne pas être concerné par le dessein. Frédéric Duval a d’ailleurs précisé qu’Amazon menait des "campagnes exploratoires dans différentes régions" pour ouvrir 6 ou 7 sites par an, mais que dans le Grand Est, seul un projet de démarrage de site à Metz était confirmé pour l‘année prochaine.

Un démenti insuffisant pour désarmer les contestataires, qui ici aussi, donnent de la voix. Jeudi 5 novembre, ils étaient une soixantaine, militants écologistes, commerçants, élus locaux, à manifester sous les grilles de la préfecture de Colmar, demandant un moratoire sur le sujet et soulignant au passage le non-sens écologique et économique de ces entrepôts.
 
"Dans l'opinion publique, il y a un vrai souci de cohérence d’arrêter la destruction programmée de nos territoires. Il est indispensable que le gouvernement, le Préfet, les décideurs, entendent ce message", avance Jacques Fernique, sénateur (EELV) du Bas-Rhin.

"L’Alsace est déjà une zone de transit, lorsqu’on voit le flux de camions qui circulent du Nord au Sud…là ce sont des petits pions qui se mettent en place progressivement et qui favorisent la destruction de la plaine d’Alsace", estime pour sa part Christian Uhrweiller, vice-président d'Alsace Nature.

La commission qui devait évaluer le projet a été ajournée le jour même, officiellement pour cause de confinement. Mais ce dossier ressemble de plus en plus à une épine dans le pied des services de l'Etat.





 
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