Une cinquantaine de professeurs du collège Lezay Marnésia à Strasbourg se sont mobilisés ce vendredi 8 novembre pour dénoncer le refus de la Collectivité européenne d’Alsace d’héberger des familles d’enfants scolarisés dans des logements de fonction inoccupés.
Ils sont une cinquantaine en cette fin de journée ce vendredi 8 novembre devant leur établissement. Les professeurs du collège Lezay Marnésia, dans le quartier de la Meinau à Strasbourg (Bas-Rhin), n'en sont pas à leur première mobilisation. Depuis des années, ils se battent pour la mise à l'abri de leurs élèves à la rue. Et c'est encore le cas ce vendredi.
Ils dénoncent la décision de la Collectivité d’Alsace, propriétaire des bâtiments, de ne pas utiliser des appartements de fonction vides pour loger des familles dont les enfants sont scolarisés dans l’établissement. "En juillet, on nous a dit que c'était possible, mais depuis on nous laisse patienter pour nous dire au final qu'on va mettre des jeunes majeurs. Sauf que pour l'instant, les logements sont vides", s'indigne Céline Balasse, enseignante au collège.
De qui relève la compétence de ce public ? C'est bien là que le problème se situe. Car l'hébergement d'urgence relève de la compétence de l'État. Alors que la CEA (Collectivité Européenne d'Alsace) a en charge celle des mineurs étrangers isolés. Nuance. "Nous, notre responsabilité, c'est d'accompagner les enfants placés, soit parce qu'ils ont des soucis familiaux, soit parce qu'ils viennent de l'étranger et qu'ils sont mineurs. Aujourd'hui, nous sommes en train d'identifier, dans les collèges, les logements, ou à proximité, qui pourraient être accessibles pour ce public, car ce public augmente et il explose. Donc, on réserve ces logements pour ce public d'enfants mineurs et étrangers et pour les enfants de l'aide sociale à l'enfance parce que c'est le cœur de notre mission."
Ce vendredi, le rassemblement s'est transformé en occupation de l'établissement. Une vingtaine d'enseignants occupe la salle des profs. Ils ont décidé que leur blocage continuerait tant qu'ils n'obtiendraient pas gain de cause.