Bas-Rhin : la sucrerie d'Erstein recherche 2.000 hectares de betteraves supplémentaires pour sauver sa peau

La sucrerie d'Erstein cherche 2.000 hectares de culture betteravière pour sauver l'activité du site. Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union, propriétaire de l'usine, et Franck Sander, président de la confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), se disent confiants.

La sucrerie d'Erstein, sur le point de fermer ses portes à l'automne dernier faute d’une productivité suffisante, retrouve espoir six mois plus tard. Depuis la fin des quotas sucriers européens en 2017, l’usine de sucre ne reçoit plus suffisamment de betteraves. De nouvelles conditions, plus favorables, ont changé la donne. Et ce que compte bien mettre à profit le groupe Cristal Union, propriétaire de l'usine.

Son directeur général, Alain Commissaire, ne parle plus de menace pesant sur l'avenir du site qui emploie deux cents salariés. Il est question maintenant, depuis le début du mois de juin, d'une nouvelle stratégie consistant à inciter les agriculteurs alsaciens à planter et à produire de la betterave pour retrouver un niveau d'équilibre. "Depuis deux ou trois ans nous assistons à un désengagement des planteurs de betteraves. Les surfaces ont chuté au-dessus de 5.000 hectares. L’équilibre économique n’est plus atteint à ce niveau-là. Nous cherchons 2.000 hectares supplémentaires pour qu’on puisse continuer à maintenir et développer l'activité de la sucrerie d’Erstein", explique le dirigeant. L'objectif est d'atteindre les 7.300 hectares de culture betteravière en Alsace. 

Un objectif dont se réjouit Franck Sander, président de la confédération générale des planteurs de betteraves (CGB): "Je suis très content de la nouvelle stratégie qui a été mise en place par le conseil d'administration du groupe. Depuis deux ans on était mis sous pression. Aujourd’hui on va dans le sens de l’intérêt des agriculteurs en les incitant à planter de la betterave". 

Trois raisons d'être optimiste

Pour Franck Sander et Alain Commissaire, tous les voyants sont au vert pour redonner envie aux agriculteurs de produire de la betterave. D'abord parce que le marché repart à la hausse: la tonne de betterave est annoncée à 30 euros sur le marché européen, son coût de production se situe, lui, aux alentours de 25 euros. "Pendant trois ans on a perdu de l’argent à 22 euros la tonne de betterave, aujourd'hui les prix sont plus attractifs", souligne Franck Sander. 

Second point positif pour la betterave: le problème de la cercosporiose, une maladie de feuillage, a été techniquement réglé. "L'impact de cette maladie a été très important en Alsace. On a par contre été moins concerné par la jaunisse par rapport à d’autres régions", rappelle le président de la CGB. 

Enfin, la réforme de la PAC incite à plus de rotation et de diversification dans les cultures. Pour Franck Sander, "la betterave permet de diversifier le portefeuille et de ne pas mettre pas tous les œufs dans le même panier. En plus, la betterave est très bien adaptée au climat alsacien", ce que confirme Alain Commissaire. Celui-ci rappelle que le groupe a obtenu ses meilleurs rendements en Alsace, ces dernières années.

Une campagne d'information bien comprise

Alain Commissaire, fort de sa nouvelle stratégie, se dit persuadé d'aller dans la bonne direction. Mais pour lui, l'important est aussi et surtout de se faire entendre du monde agricole :"Nous avons bon espoir que le plan aboutisse parce que les arguments que nous mettons en avant sont assez bien reçus, c’est une campagne d’informations que nous menons depuis le début du mois de juin". Et apparemment, le groupe dispose de bons relais sur le terrain pour expliquer aux agriculteurs ce qu’il convient de faire. Les premiers retours lui donnent à penser qu'il est sur le bon chemin.

 

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