Un plan social envisagé à la sucrerie d'Erstein

La sucrerie d'Erstein envisage un plan social pour son activité de conditionnement. Car suite à la suppression des quotas, le prix du sucre a chuté, ce qui met en péril l'équilibre financier de l'entreprise alsacienne, malgré des records de production l'automne dernier.
 

La coopérative nationale Cristal Union, dont la sucrerie d'Erstein est l'un des seize sites de production, a annoncé ce jeudi 18 avril un plan de restructuration qui touche trois de ses sites, dont l'entreprise alsacienne. En cause : la baisse de près de 25% du prix du sucre, suite à la suppression des quotas. Aujourd'hui, la tonne de sucre vaut entre 300 et 320 euros, contre 400 auparavant. "On sort d'un marché historique où on vivait bien, où le cours du sucre était régulé, pour plonger dans un marché mondial libre et saturé", explique Gérard Lorber, président des betteraviers alsaciens, et membre du conseil de section Cristal Union de la sucrerie d'Erstein. Résultat : malgré une excellente production en 2018, les comptes de la sucrerie d'Erstein sont dans le rouge. Et "Cristal Union a annoncé une étude d'un plan pour revenir à l'équilibre budgétaire."
 

 


Pas de nombre précis de postes menacés pour l'instant

"Cristal Union a annoncé l'étude d'un plan pour revenir à l'équilibre budgétaire" reconnaît Gérard Lorber. Ce plan concerne la section conditionnement de la sucrerie d'Erstein, qui emploie 70 des 200 salariés permanents de l'entreprise alsacienne. Mais pour l'instant, il n'est pas question de 70 suppressions d'emploi. Gérard Lorber assure qu'"au niveau de la direction, divers scénarios sont élaborés", particulièrement une "recherche d'optimisation, une synergie avec d'autres sites." Le président des betteraviers alsaciens avoue que cela "passera probablement par un plan social" mais garde espoir que le nombre de suppressions "soit le plus minime possible." 
 


"La marque Erstein va perdurer"

Contrairement à deux autres sites du groupe Cristal Union menacés de fermeture, à Bourdon, dans le Puy-de-Dôme et à Toury, en Eure-et-Loir, il n'est pas question, selon Gérard Lorber, de remettre en cause l'existence de la sucrerie d'Erstein, ni de toucher à son unité de production. "Aujourd'hui, on cherche surtout à optimiser le conditionnement pour préserver le site, et aussi pour préserver la culture de la betterave", précise-t-il. En effet, du sort de la sucrerie alsacienne dépend aussi celui de près de 600 agriculteurs betteraviers du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et quelques-uns de Moselle. Ensemble, ils cultivent 6000 hectares de betteraves sucrières. "Dans le paysage alsacien, la betterave a toute sa place" assure Gérard Lorber. Ce qui implique le maintien d'une usine de transformation sur place, car la betterave ne supporte pas de longs trajets. "Nous, Alsaciens, notre challenge, c'est de maintenir notre usine." 



"Aujourd'hui, le site d'Erstein continue à traiter du sucre"

Entreprise alsacienne historique, créée en 1893, en période allemande, la sucrerie d'Erstein a soufflé ses 125 bougies l'an dernier, et renouvelé sa ligne de production en 2017. Elle produit du sucre sous toutes ses formes : semoule, cristal, sucre glace, et un peu de sucre de canne. Actuellement, ses produits sont proposés sous une vingtaine d'emballages différents. Mais les habitudes des consommateurs évoluent, d'où la nécessité de réorganiser l'activité de conditionnement. Car la proportion des ventes de sucre en vrac augmente, de même que la vente de sucre sous forme liquide, pour l'industrie agro-alimentaire, notamment pour les sodas et les pâtisseries.  


 
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