Au lendemain de la venue de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, c'est Fabien Roussel qui s'est rendu sur le site de Clestra pour soutenir les grévistes, vendredi 25 août. Le leader du Parti communiste français (PCF) appelle les salariés à tenir et promet qu'il fera remonter leur situation à la région et à l'Etat.
Depuis deux mois, la mobilisation continue sur le site de l'entreprise Clestra à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). Les salariés en grève, qui n'ont perçu aucun revenu depuis le 3 juillet 2023, se sentent désormais soutenus. Au lendemain de la visite de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, c'est Fabien Roussel qui est venu, ce vendredi 25 août, soutenir les grévistes.
Le secrétaire national du PCF a longuement discuté avec les salariés pour comprendre leur situation. Depuis la reprise du site par le groupe Jestia en octobre 2022, ils signalent des conditions de travail dégradées et des licenciements abusifs.
La venue du politique est aussi bienvenue pour les grévistes qui tentent de joindre les deux bouts sans salaire. "Les responsables politiques, gouvernementaux et ceux de la région devraient venir écouter les salariés. [...] Ils demandent que les emplois soient maintenus, tout comme l'activité. Il y a une situation d'urgence. On ne peut pas parier sur le pourrissement d'une situation", précise Fabien Roussel au micro de notre équipe de reporters.
Respecter ses engagements
Lors de la reprise du site bas-rhinois, le groupe Jestia a reçu près de 5 millions d'euros d'argent public. Une information qui met le leader communiste en colère. "Je suis très strict sur le respect de la loi. Il faut que les engagements de la direction devant le tribunal de commerce soient tenus, sinon on est dans une république bananière", lance Fabien Roussel.
À la veille du lancement des universités d'été du PCF à Strasbourg, l'élu promet d'en "toucher un mot" à la préfète du Bas-Rhin, mais aussi à Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg. Il espère que les "choses bougeront" dans les jours à venir, car selon lui, la situation est "invivable pour les salariés".
Les grévistes craignent, à terme, un plan social masqué de la part du repreneur. En effet, l'usine va déménager vers un nouveau site situé port du Rhin à Strasbourg qui sera cinq fois plus petit.
Fabien Roussel promet aussi qu'il parlera de la situation de l'entreprise au président de la République, Emmanuel Macron, qu'il doit "rencontrer prochainement".
La direction regrette "l'opposition permanente"
Dans un communiqué publié le 22 août, la direction affirme regretter "l’opposition permanente du CSE qui bloque la mise en œuvre du projet de redressement de l’activité, pourtant nécessaire pour assurer la pérennité des activités de l’entreprise".
Elle ajoute être concentrée sur la phase une de son plan de restructuration, qui comprend le déménagement du site. Une phase deux est prévue avant 2024, sans plus de précision concernant l'impact que cela aura sur les salariés.