VIDEO. "J'irai jusqu'au bout", les grévistes de Clestra tiennent bon malgré les difficultés financières

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Marc Andreoli et Jean-Philippe Regenas, salariés depuis plusieurs années à Clestra, sont en grève depuis plus d'un mois malgré les problèmes financiers ©Sylvie Malalet Carine Feix / France Télévisions

Deux salariés alsaciens de Clestra, en grève depuis le 3 juillet 2023, dénoncent leurs conditions de travail et craignent un plan social masqué. Après plus d'un mois sans revenu, ils tentent de survivre financièrement alors même qu'ils doivent de l'argent à leur patron.

Depuis le 3 juillet, les salariés du site de l'entreprise Clestra à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) sont mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail. Depuis la reprise du site par le groupe Jestia en octobre 2022, elles sont de plus en plus difficiles. Les grévistes craignent aussi un plan social masqué. 

Devant l'entreprise, autour d'un barbecue, les grévistes veulent continuer le mouvement pour défendre leurs intérêts. "Le seul moyen de durer est que les grévistes restent ensemble", affirme l'un des salariés. Malgré les sourires, l'inquiétude se fait ressentir lorsque l'on en vient à la fiche de paie. "Je garde le sourire quand même. C'est juste un peu dur la nuit pour dormir. Au lieu de se lever à 8h, on se réveille à 3h parce que ça travaille le cerveau", confie Marc Andreoli, salarié à Clestra depuis 18 ans. 

Avec son collègue Jean-Philippe Regenas, en poste dans l'entreprise depuis 23 ans, ils tentent de se soutenir. "J'irai jusqu'au bout, jusqu'à ce que je puisse travailler dans de bonnes conditions", affirme ce dernier. Même son de cloche du côté de Marc Andreoli qui affirme qu'il s'agit d'une "question de dignité et de fierté".

Des finances qui inquiètent 

En grève depuis plus d'un mois, les deux salariés ne perçoivent plus aucun revenu. "Pour payer mon loyer, j’ai eu un entretien à la banque, il m’avance mes charges mensuelles. Ce mois-ci ça va, mais je vais devoir rembourser la banque", déplore Jean-Philippe. "Je suis inquiet. Je ne sais pas comment je vais faire dans les jours à venir". 

De son côté, Marc Andeoli assure qu'il "ne pourra pas demander de faveurs à [sa] banque" avec ses fiches de paies actuelles. "J'ai quelques économies pour survivre pour le moment, mais je ne sais pas comment faire après", s'inquiète-t-il.

Je prends sur mon budget vacances pour payer mes frais

Marc Andreoli, salarié à Clestra depuis 18 ans

"Pour le moment je prends sur mon budget vacances pour payer mes frais. Mes proches se sont proposés pour m’aider, mais je ne veux pas les déranger. Je veux m’en sortir tout seul au maximum", ajoute-t-il.

Pour le moment, les deux salariés tentent de sortir la tête de l'eau grâce à leurs économies et à l'aide apportée par leurs familles et leurs amis. "Il a raison de ne pas lâcher et de faire valoir ses droits dans cette entreprise", lance la mère de Jean-Philippe. 

Les salariés doivent de l'argent à l'entreprise

Les deux salariés s'attendaient à ne pas recevoir de salaire pour le mois de juillet 2023. Néanmoins, la situation est pire que ce qu'ils avaient imaginé : ils doivent de l'argent à Clestra. En effet, ils doivent rembourser l'acompte sur leurs congés versé par l'entreprise. 

Malgré des montants négatifs variants entre 1000 et 1211 euros sur leurs fiches de paie, les deux salariés estiment que la reprise du travail dépendra de leur employeur. "C'est inimaginable de lui devoir encore quelque chose aujourd'hui", estime Jean-Philippe. Pour le moment, la direction n'a pas répondu aux sollicitations des grévistes. 

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