Jugé pour avoir étranglé son ex-compagne devant leurs enfants : le trop-plein d’émotions perturbe le procès aux assises du Bas-Rhin

C’est un procès pour féminicide très agité qui s’est ouvert ce mardi 21 mai aux assises du Bas-Rhin. Les proches de la victime ont quitté la salle à plusieurs reprises, emportés par leurs émotions. L’accusé est un homme de 45 ans jugé pour avoir étranglé son ex-compagne sous les yeux de leurs enfants.

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Elles n'ont pas supporté de croiser le regard de l'accusé. La mère et la sœur de Yasmine Cetingad, étranglée en 2020 par son ex-compagnon sous les yeux de leurs quatre enfants, ont quitté la salle d'audience alors qu'elles venaient à peine d'y entrer. Trop dur, trop lourd. Le procès du meurtrier présumé s'est ouvert ce mardi 21 mai aux assises du Bas-Rhin. Les débats doivent durer deux jours.

Et ces débats ne se sont pas déroulés dans la sérénité. Le président a régulièrement demandé le silence. Car les proches de la victime sont agités sur les bancs, ils réagissent bruyamment. À la hauteur de leur colère et en réaction à l'attitude de l'accusé, Savas Ozyanik, 45 ans, qui est apparu chétif dans le box.

Lorsque le président lui demande ce qu’il a à dire sur la dizaine de plaintes déposées par la victime pour violences conjugales, il répond "Je n’ai jamais levé la main sur elle." Nouvel incident d'audience. "Quelle honte !", s'exclame la mère de la victime qui sort à nouveau de la salle, suivie d'une partie de la famille, des amis.

Ça criait tout le temps dans l’appartement. Le soir, il lui courait après dans la rue en menaçant de la tuer

Le concierge de l'immeuble dans lequel vivait le couple

L'accusé, lui, prend la parole de façon spontanée. Il tente de se dédouaner. "Elle était agressive, elle m'a menacé et j'ai tenté de me défendre", explique-t-il. Comme une querelle qui aurait mal tourné. Le couple était connu pour se disputer continuellement. Mais la justice n'aurait pas su protéger Yasmine Cetingad, c'est ce que suggère sa sœur dans son témoignage pour France 3 avant le procès. À la barre, le concierge de l'immeuble dans lequel vivait le couple affirme : "Ça criait tout le temps dans l’appartement. Le soir, il lui courait après dans la rue en menaçant de la tuer."

Une experte décrit lors de cette première matinée le parcours chaotique de l'accusé avec plus de onze condamnations pour trafic de stupéfiants. Quelqu'un semble-t-il de jaloux. "Il a commis un acte absolument ignoble, il a tué devant ses enfants la mère de ses enfants, il l’a enterrée dans la forêt sans une once de dignité. La famille attend, la sœur attend une réponse extrêmement ferme de la justice", commente en marge du procès Me Xavier Metzger, avocat de la sœur de la victime.

Monsieur Ozyanik veut expliquer à la cour d’assises dans quel état il était, les circonstances du passage à l’acte.

Me Caroline Bolla, avocate de la défense

Du côté de la défense, Me Caroline Bolla reconnaît que la culpabilité de son client "ne fait aucun doute". Elle assure cependant que "pour Monsieur Ozyanik ce qui est important, c'est d’expliquer à la cour d’assises dans quel état il était, les circonstances du passage à l’acte." L'accusé n'a pas encore pu s'expliquer, mais il s'est montré quelque peu ingérable : pendant l'audition d'une amie de la victime, le président a fini par le faire quitter son box jusqu’à la suspension de séance.

La famille, quant à elle, n'attend pas d'explications. Yasmine Cetingad, sœur de la victime, conclut ainsi cette première journée d'audience : "C’est un gros menteur en fait, il veut juste une chose, c'est se victimiser, mais il n’a aucune circonstance atténuante."

Le procès doit durer deux jours. Si Savas Ozyanik est jugé pour meurtre et non assassinat, car la préméditation n’a pas été retenue, il encourt néanmoins la réclusion criminelle à perpétuité.

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