Guerre en Ukraine. A Strasbourg, les expatriés s'improvisent interprètes pour aider les réfugiés

Alors que les réfugiés ukrainiens sont de plus en plus nombreux à arriver en Alsace , la solidarité s'organise. La diaspora ukrainienne est sollicitée au quotidien pour assurer la traduction.

Depuis vingt jours, Ludmila Ichuk carbure au café, "je bois du café, quasi jour et nuit". Une boisson devenue indispensable pour tenir, confie-t-elle. Cette Ukrainienne installée à Strasbourg depuis une dizaine d'années a vu sa vie chamboulée le jeudi 24 février. Comme nous tous, elle a appris l'invasion de l'Ukraine, son pays natal, par la Russie, via la presse.

Depuis ce jour, elle ne dort plus ou presque. Son combat d'expatriée : accompagner tous ceux qui ont fui les bombes. Ludmila est devenue interprète un peu malgré elle. "Ma vie était tranquille avant. Mais depuis le début de la guerre, ça n'arrête pas. D'abord, il y a eu, avec l'association Promo Ukraina, la récolte de dons, aujourd'hui, c'est l'accueil des exilés qui arrivent chaque jour à Strasbourg".

Une mission qui lui tient beaucoup à cœur, forcément. "Aider à la traduction, permettre à ces gens qui ont fait des milliers de kilomètres, qui ont fui la guerre, de se faire comprendre un minimum, c'est la moindre des choses que je puisse faire" explique-t-elle.

Pendant ce temps-là, à quelques mètres de là, Ivana accueille une cinquantaine de réfugiés en transit. Ils doivent se rendre au Portugal. Leur bus vient tout juste de les déposer, ce mardi 15 mars, devant le siège de la CeA, la Collectivité européenne d'Alsace, dont le hall a été transformé en un centre d'accueil. Ils y trouveront de quoi se restaurer, prendre une douche ou simplement faire une pause. 

Interprète bénévole, un travail à plein temps

Ivana Pinyak est en France depuis une quinzaine d'années, elle a mis son travail entre parenthèses pour s'occuper de ces réfugiés, faire la traduction mais aussi et surtout les rassurer, les réconforter. Les réfugiés sont principalement des femmes et des enfants. "Les premières questions qu'ils me posent c'est : où sont-elles? Où vont-elles? Beaucoup cherchent aussi un réseau wifi pour pouvoir prévenir leurs proches. Ces femmes ont laissé derrières elles un mari, des parents."

La veille, elle accompagnait deux familles qui venaient d'emménager dans un appartement mis à disposition par la CeA dans un quartier de Strasbourg, aujourd'hui, sur le front au centre d'accueil de la Collectivité européenne d'Alsace.

Depuis vingt jours, Ivana et Ludmila ne comptent plus les heures dédiées à leurs compatriotes. Depuis vingt jours, ces Ukrainiennes expatriées offrent une lueur à celles et ceux qui ont perdu tous leur repères.

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