Le mardi 6 septembre 2022, le Strasbourg Eurométropole Handball reçoit le PSG handball en 16e de finale de Coupe de France. Ses nouveaux dirigeants veulent voir les choses en grand, et organiseront la rencontre au Zénith. Un vrai défi, à relever en un mois.
La saison 2022-2023 démarre fort pour le Strasbourg Eurométropole Handball (SEH). Le club de deuxième division affrontera le mardi 6 septembre le PSG Handball en 16e finale de la Coupe de France. Pour l'occasion, les nouveaux dirigeants du club alsacien ont décidé d'accueillir Paris au Zénith de Strasbourg, une première.
Il n'a que 26 ans, et l'étiquette de plus jeune président d'un club professionnel en France lui colle encore à la peau : "Ça ajoute un peu de pression", avoue-t-il. Mais Clément Huber, un des cinq actionnaires qui a repris le club bas-rhinois au mois de mai, débute dans ce nouveau costume avec ambition : "La saison est lancée et elle commence avec un tirage incroyable, et une chance folle de recevoir le PSG. Donc avec le nouveau bureau directeur, on s'est dit qu'on allait marquer le coup en délocalisant ce match."
Cette rencontre aura tout d'un match de gala. Car comme l'équipe de football, le PSG Handball laisse peu de place à la concurrence depuis bientôt 10 ans. Le club a remporté les huit derniers championnats de première division, ainsi que les deux dernières coupes de France. En face, le SEH ne peut pas en dire autant, lui qui stagne en deuxième division depuis plusieurs années.
Ces jeunes m'ont plu, ils méritent qu'on les soutienne !
Sylvie ChauchoyDirectrice du Zénith de Strasbourg
Le match sera déséquilibré, ce n'est un secret pour personne. Mais Clément Huber veut en faire un véritable événement, dans une enceinte qui accueille un événement sportif pour la première fois : "On avait étudié la chose avec la SIG il y a quelques années, mais ça n'avait pas abouti, explique Sylvie Chauchoy, la directrice du Zénith de Strasbourg. La formule présentée par le SEH est intéressante. Ces jeunes m'ont plu, ils méritent qu'on les soutienne! Contrairement à d'habitude, ils n'auront pas à s'occuper de la sécurité, de l'accueil et des buvettes."
Si les deux parties sont enthousiastes à l'idée d'organiser le match, l'été n'a pas été de tout repos : "On a fait la proposition début août, donc ça nous a laissé six semaines pour tout organiser. Car ici, il n'y a rien pour accueillir une rencontre de sport, explique le président depuis les gradins du Zénith. On a apporté tous les éléments depuis la salle du Rhénus qui est en travaux. Ensuite, il a fallu tout transformer."
Jouer au Zénith apporte son lot de contraintes
Dans les camions, on retrouve les systèmes de son et lumière, les tables de marque, le parquet, ou encore les cages, qui ont donné du fil à retordre au club : "On ne peut pas forer le sol pour fixer les cages. Donc on a travaillé sur des dalles lestées en fonte dans lesquelles on va venir visser les buts. Ça va permettre de les maintenir au sol", détaille Clément Huber.
A quelques jours du match, les semi-remorques enchaînent les allers-retours entre les deux enceintes. Dans la salle encore bien vide du Zénith, les planches de parquet sont encore empilées, à côté de deux transpalettes : "C'est un Tetris d'essayer d'emboîter tout ça, mais c'est un super défi."
Un défi qui doit répondre à un problème, celui de la notoriété du club : "Quand on est arrivé au club, on a fait un audit. Et ce qui est ressorti, c'est que personne ne connait le hand à Strasbourg. On parle du Racing et de la SIG, mais c'est tout. Pourtant, on a une vraie histoire de handball ici. Et avec la montée de Sélestat en première division, ce qui est formidable, on a eu un besoin supplémentaire de rester en lumière. L'idée, c'est de sortir de notre salle habituelle (celle des Malteries à Schiltigheim, ndlr) pour montrer autre chose. Le regard sur le handball change avec ce match au Zénith, et tirer le PSG, ça a été un cadeau."
Un événement à 100.000 euros
4.600 places ont été ouvertes pour cette rencontre, soit trois fois plus qu'à la salle des Malteries : "On a deux catégories à guichets fermés, ça se vend vraiment bien. On est très heureux, même si on sait qu'on ne dégagera pas de bénéfices sur cet événement. On voit plus ça comme un investissement." Clément Huber chiffre l'organisation de la rencontre à 100.000 euros, soit près d'un dixième du budget du club.
Jouer au Zénith, ça a été un vrai électrochoc pour les joueurs
Clément HuberPrésident du SEH
Côté terrain, le président rêve secrètement d'une victoire, bien qu'elle semble impossible, tant l'écart de niveau est important : "L'objectif, c'est de prendre du plaisir et d'en donner à tout le public. Surtout que les joueurs sont très heureux d'affronter le PSG. Mais jouer au Zénith, ça a été un vrai électrochoc pour eux. Ils ne sont pas habitués à jouer dans un environnement aussi ouvert. Quand tu es dans une salle fermée, même à l'extérieur, tu retrouves facilement tes repères. Là, c'est dix fois plus grand."
Les joueurs vont devoir s'habituer : "L'entraîneur Denis Lathoud me disait que les premières passes allaient être compliquées. A cause de la perspective, les mecs vont envoyer la balle 15 mètres trop loin. Ils découvriront la salle la veille du match, lundi. Alors il faut que tout soit prêt."
Une chance que le Zénith soit disponible sur plusieurs jours
La tâche à relever est immense. Mais si ce Tetris est résolu et que le match, programmé à 20h30, est une réussite, le SEH et le Zénith n'excluent pas de réitérer l'expérience, même si programmer une rencontre de sport dans cet écrin est délicat : "Pour les concerts, on travaille deux ans en avance, alors que les agendas sportifs sont connus très tard, explique Sylvie Chauchoy. Là, ça tombait bien que rien n'était programmé sur plusieurs jours, comme à chaque rentrée d'ailleurs."
Entre l'arrivée d'un nouveau bureau, le tirage du Paris Saint-Germain et la disponibilité du Zénith, le SEH profite d'un petit alignement des planètes. Clément Huber lance son mandat de président avec un événement unique, et espère redonner un peu de baume aux cœurs des supporters du club.