Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg avaient intenté un procès en diffamation contre le neurologue Christian Marescaux qui dénonçait des lacunes graves dans la prise en charge des patients en urgence, à cause de l'accès réduit aux appareils de radiologie. La plainte a été jugée irrecevable.
Plainte irrecevable, nullité du réquisitoire et prescription. La poursuite en diffamation contre le professeur Christian Marescaux s'arrete donc là.... Et pourtant, pour lui, toute cette affaire a un amer goût d'inachevé, car le tribunal correctionnel de Strasbourg a jugé sur la forme (un vice de procédure), et non sur le fond.
Son combat remonte à plus de deux ans. D'abord par un signalement auprès du procureur de la République, puis par une prise de parole dans les médias, afin de dénoncer l'accaparement des appareils de radiologie, et notamment l'IRM, pour des consultations externes aux services hospitaliers.
L'instauration de consultations libérales à l'hôpital est légale : elle a été autorisée afin d'attirer les médecins qui auraient été tentés de rejoindre le secteur privé plus lucratif. Des plages horaires d'accès à l'IRM sont donc réservées pour ces activités libérales.
Mais le professeur Marescaux affirme que cette situation a été directement dommageable à la prise en charge de patients victimes d' AVC (accident vasculaire cérébral), dont on sait pourtant que chaque minute compte pour éviter des séquelles voire une issue fatale. Il cite des cas précis, il certifie avoir les preuves de tout ce qu'il avance : mais le débat n' aura sans doute pas lieu, puisque la justice a refermé le dossier en se basant uniquement sur des questions procédurales.
La direction des HUS de son côté a toujours nié la difficulté d'accéder aux appareils d'IRM. et affirme qu'une IRM mise en service en 2011 à l' hôpital de Strasbourg Hautepierre est dédiée en priorité aux urgences.
Aujourd'hui, le professeur Marescaux travaille toujours officiellement pour les HUS, mais plus aucune garde ne lui est confiée, ni aucune responsabilité. Il fait état de harcèlements et de tentatives d'intimidation à son encontre. Il est considéré comme un lanceur d'alerte par l'ONG Transparency International
Transparency International et la Fondation Sciences Citoyennes organisent un colloque le 29 Septembre sur le thème de l'alerte éthique. Francesco Crisafulli, Président du Comité européen de coopération juridique au Conseil de l’Europe participera aux débats.
Le Conseil de l'Europe travaille depuis plusieurs années à l'élaboration d'un instrument juridique visant à protéger les lanceurs d'alerte.