Dans l'ancien site industriel de la Coop à Strasbourg, un couple a transformé un espace brut en un loft chaleureux de cinq étages. Entre béton apparent et bois précieux, leur duplex inversé offre une vision moderne de l'habitat industriel, tout en préservant l'âme historique du lieu.
C'est à Strasbourg, au port du Rhin, sur l'ancien site industriel de la Coop, que nous vous emmenons. C'est ici, qu'il y a plus d'un siècle, des ouvriers se sont réunis en coopérative pour créer une entreprise de distribution. Aujourd'hui, la Coop n'existe plus et les bâtiments vivent une nouvelle vie. Dans ce nouvel épisode de Cosy, le mag déco, nous partons à la découverte d'un loft pas comme les autres, niché au cœur de l'ancien site de la Coop. Mélissa, photographe d'origine québécoise, et Manu, son compagnon belge, nous ouvrent les portes de leur appartement atypique, fruit d'un projet participatif regroupant 39 logements.
C'était le rêve de Mélissa de vivre dans un lieu au look industriel : "J'ai grandi dans une banlieue à l'américaine. Quand j'étais adolescente, je me promenais souvent à vélo dans le vieux port de Montréal. J'y voyais des bâtiments industriels réhabilités en lofts et ça me faisait rêver." C'est au cinquième et dernier étage que le couple a posé ses valises. On visite ?
Un duplex inversé
Le duplex s'organise de manière inversée, avec au rez-de-chaussée un espace bureau, un atelier, une chambre et une salle de bain.
L'escalier en béton, véritable pièce architecturale, mène aux espaces de vie principaux.
Une charpente asymétrique
À l'étage supérieur, sous une charpente asymétrique culminant à quatre mètres de hauteur, se déploie un vaste espace ouvert. Cet espace n'existait pas. C'était le toit de la Coop. Dans le coin salon, on est plongé vers l'extérieur grâce à un immense mur de vitres. À l'extérieur, on retrouve des BSO (brises-soleil orientables). Ils faisaient partie de la conception architecturale du bâtiment afin d'éviter l'emmagasinage de chaleur à l'intérieur. L'avantage des BSO est qu'ils s'adaptent à une architecture particulière. Les lames se découpent sur mesure. L'inconvénient est qu'on obtient moins bien une obscurité totale.
Le sol a été réalisé en ciment coulé, ensuite poncé pour faire ressortir les gravillons. L'avantage de ce genre de sol est qu'ils sont très faciles à mettre en œuvre parce qu'ils nécessitent une couche moins épaisse que le béton ciré. Ils sont cependant déconseillés dans les pièces humides parce que très poreux.
Une cuisine chaleureuse tout en Okoumé
Le cœur du loft s'articule autour d'une cuisine généreuse, pensée comme une pièce à vivre. Les propriétaires ont choisi des matériaux nobles comme l'Okoumé, un bois aux teintes rosées originaire du Congo, utilisé tant pour le mobilier que pour les lambris. Pour ce type de bois, il faut compter entre 30 et 80 euros le mètre carré. Le plan de travail est en marbre blanc. Le couple l'a choisi en apportant un échantillon d'Okoumé à la marbrerie.
Une grande table centrale rappelle les fermes belges, tandis que les meubles ouverts créent une ambiance de vaisselier traditionnel.
Une terrasse inspirante
L'extérieur offre une vue imprenable sur le quartier en transformation. "Je considère la terrasse comme mon poste d'observation du paysage", confie Mélissa. La propriétaire est photographe et a décidé de mener un projet de documentation de l'évolution de cette friche. Le couple a astucieusement recyclés des chariots de l'ancienne Coop en fauteuils d'extérieur.
Cette rénovation illustre parfaitement comment un espace industriel peut se transformer en habitat contemporain tout en conservant son caractère brut. Le mélange de matériaux nobles et de solutions créatives démontre qu'il est possible de créer un intérieur chaleureux dans un environnement initialement austère. Cosy, le mag déco, un programme Ici Grand Est, à retrouver sur vos antennes France 3 Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine tous les dimanches à 12h55 et sur france.tv.