"J'ai toujours espéré qu'on le retrouve" : "La Minerve", sous-marin disparu en 1968 avec cinq Alsaciens à bord, localisé

Le ministère des Armées annonce ce lundi 22 juillet avoir localisé le sous-marin "La Minerve" disparu il y a cinquante-et-un ans au large de Toulon avec 52 marins à son bord, dont cinq Alsaciens.
 

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De nouvelles recherches avaient été lancées le 4 juillet pour tenter de retrouver l’épave. Ce lundi 22 juillet, Florence Parly la ministre des Armées a annoncé que La Minerve, sous-marin disparu le 27 janvier 1968 lors d’un exercice dans la rade de Toulon venait enfin d’être localisée à 2.370 mètres de profondeur et à 45 kilomètres des côtes. "Nous venons de retrouver La Minerve. C'est un succès, un soulagement et une prouesse technique" a-t-elle déclarée.
 


C’est la fin de cinquante-et-un ans de mystère et d’incertitude pour les familles des 52 hommes qui se trouvaient à bord du submersible. Parmi eux, cinq Alsaciens : le quartier-maître électricien Jean-Claude Buhler de Mulhouse, le quartier-maître détecteur ASH Serge Gomez de Wittelsheim, le quartier-maître missilier Daniel Schultz d’Ingersheim, le matelot mécanicien Jacques Priard de Strasbourg et le premier-maître détecteur ASM Richard Rich, de Mulhouse. Des familles qui attendent toujours de comprendre pourquoi l’engin militaire a coulé en quatre minutes chrono alors qu’il était en exercice.
 
Un drame et une histoire qui ont alimenté bien des rumeurs. "À l’époque, dans les rues de Toulon on pouvait entendre tout et n’importe quoi à propos de La Minerve. On a par exemple dit que le sous-marin avait été pris en otage par des espions russes. Des choses insensées", se souvient Roland Simon.

Cet habitant de Ruelisheim, ancien marin, avait 18 ans lorsqu’il a participé aux recherches de La Minerve, deux jours durant à bord du Bouvet. Chez lui aussi la tragédie est encore vive. "Entre marins, on en a beaucoup parlé pendant longtemps, j’en parlais aussi à ma famille. J’ai conservé de multiples coupures de presse sur le sujet", avoue-t-il. Lorsqu’il a appris la nouvelle ce lundi matin, le sexagénaire a mis du temps à réaliser. "J’ai eu un choc émotionnel même si je m’attendais à ce que ce jour arrive. Dans le temps, on n’avait pas les mêmes moyens de recherches qu’aujourd’hui. J’ai toujours espéré qu’on le retrouve" reprend-t-il, ému.


Des moyens de recherche colossaux

En 1968, les recherches avaient été menées pendant plusieurs jours avec des moyens colossaux : des bâtiments de guerre, la soucoupe du commandant Cousteau, des dragueurs et même le porte-avions Clemenceau avaient rallié la zone. Malgré cet arsenal, il est impossible de localiser le sous-marin, qui gît probablement dans de très hauts fonds.

Plus de cinquante ans après, c’est avec des moyens technologiques de pointe que le ministère des Armées a déclenché de nouvelles recherches. Un drone sous-marin de recherche de l’Ifremer capable de couvrir 10 kilomètres carrés par jour sur une zone de recherches qui en compte plusieurs centaines, avait été mis à l'eau, en lien avec un navire océanographique de surface, qui analysait les données remontées chaque soir. Mais ce sont finalement les drones du navire américain Seabed Constructor, qui l’ont localisé.
 
Parmi les causes probables qui pourraient expliquer pourquoi le géant de 800 tonnes à sombré, ont été évoquées : une avarie des deux barres arrière, une collision avec un bateau, l'explosion d'un missile, d'une torpille ou un accident du tube d'aération. Le mystère pourrait être prochainement levé, mais "le but de ces recherches étaient avant tout de localiser les marins disparus. C'était pour que les familles puissent faire leur deuil. Il n'est, dans tous les cas, pas question de remonter La Minerve" précise Patrick Meulet, le président de l'Amicale Rubis de l'Agasm (Association générale amicale des sous-mariniers). 
 
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