L'ancien directeur du Théâtre national de Strasbourg (TNS), Jean-Pierre Vincent, est mort dans la nuit du 4 au 5 novembre à l'âge de 78 ans. Après le TNS, le grand metteur en scène était passé par la Comédie-Française en tant qu'administrateur général.
Le grand metteur en scène de théâtre, Jean-Pierre Vincent, est mort dans la nuit du 4 au 5 novembre à l'âge de 78 ans, a annoncé son entourage. Il avait dirigé le Théâtre national de Strasbourg (TNS) de 1975 à 1983 avant d'être nommé administrateur général de la Comédie-Française jusqu'en 1986.
Le 20 juin 2020, le TNS avait dû reporter sa création d'Antigone de Sophocle prévue pour la saison 2020-2021. Jean-Pierre Vincent était "fragilisé par le Covid-19" et souffrait "de séquelles qui ralentissent son rétablissement", avait expliqué la direction dans un communiqué.
"Il a repensé le Théâtre national de Strasbourg"
Pour l'actuel directeur du TNS, Stanislas Nordey, c'est "l'une des figures les plus importantes des cinquante dernières années" qui disparaît. "C'était une sorte de conscience du théâtre français, quand il y avait des grandes questions sur l’art, sur la culture, il faisait entendre sa voix. Une voix mesurée et ferme", poursuit Stanislas Nordey, élève de Jean-Pierre Vincent pendant ses années au conservatoire. Mais le metteur en scène n'aura pas seulement marqué sa génération. Grand pédagogue, il donnait toujours des cours aux élèves du TNS. Sa dernière création remonte au festival d'Avignon de 2019. Il a travaillé sur L'Orestie d'Eschyle avec la promotion 44 du théâtre strasbourgeois, surnommé "le groupe 44."Stanislas Nordey retiendra de lui sa générosité, sa curiosité mais aussi son côté aventurier. Celui qui a "passé sa vie sur les planches de théâtre" a marqué des lieux symboliques et s'est toujours "battu pour les auteurs contemporains."
Né le 26 août 1942, Jean-Pierre Vincent a commencé sa carrière aux côtés de Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau, rencontrés aux lycée Louis-le-Grand. En 1972, il fonde le Théâtre de l'Espérance avec le dramaturge Jean Joudheuil. Ensemble, ils mettent en scène des auteurs allemands, comme Brecht ou Büchner.
Des hommages seront rendus le 6 novembre par la direction du TNS.