L'appel urgent des ONG pour mettre fin aux camps de migrants, "il faut arrêter les jeux politiques, on parle de vies humaines"

La question des camps de migrants à Strasbourg n'a toujours pas été résolue. Aujourd'hui, environ 700 personnes dorment toujours dans la rue. Médecins du monde et le Secours populaire 67 reprochent à l'Etat, la Ville de Strasbourg et la Collectivité européenne d'Alsace de laisser la situation s'enliser.

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C'est le même scénario depuis plusieurs années. Des camps s'installent dans différents coins de Strasbourg, avant d'être évacués. Des camps qui se reforment quelques jours plus tard. Des tentes plantées ici ou là, où vivent des hommes, femmes et enfants durant des mois, voire plus, dans des conditions d'insalubrité extrêmes.

Las de voir ce scénario se répéter à l'infini, Médecins du monde et le Secours populaire 67 qui interviennent dans ces camps, dénoncent l'inaction de la préfecture du Bas-Rhin, la Ville de Strasbourg et la Collectivité européenne d'Alsace. Les trois collectivités, "sont compétentes en la matière, elles doivent pouvoir agir", s'indigne Camille Vega, secrétaire général de la Fédération du Secours Populaire 67. "La seule réponse apportée aujourd'hui est d'attendre une décision de justice pour mener une opération d'évacuation par la police après des mois d'enlisement et d'aggravation de la situation des personnes".

Des évacuations, il y en a eu. Beaucoup. Le Parc de l'étoile, le quai Brandt, le parc Heyritz. Mais en ce mois de mai 2024, les tentes sont toujours là, éparpillées dans plusieurs coins de la ville. Le 115 est toujours aussi saturé. Environ 700 à 750 personnes dorment dans la rue à Strasbourg. Pas assez de places dans les structures d'accueil, elles subissent dans ces camps de fortune, les aléas de la météo, de la vie, avec la crainte d'être délogées du jour au lendemain.

"Depuis des mois, il pleut tous les jours, les conditions sont très difficiles pour nous. Quand on appelle le 115, on nous dit qu'il n'y a pas de place pour nous. Ma femme a été opérée, et elle doit prendre des médicaments. C'est très difficile dans ces conditions", détaille Mahmoud, un réfugié afghan, qui vit avec sa famille depuis 6 mois du côté du stade la Meinau.

Il faut arrêter les jeux politiques, on parle de vies humaines.

Camille Vega, secrétaire général de la fédération du Secours Populaire 67

Alors quelles solutions? Médecins du monde et le secours populaire implorent les collectivités, préfecture, ville, et CeA à se réunir de toute urgence pour examiner la situation de ces personnes en très grande difficulté. De faire fi des jeux politiques qui les animent, et à se concentrer sur l'humain. "Car il est question de vies humaines. Des enfants, des femmes et des hommes qui vivent dans des conditions inhumaines. Et ce n'est plus acceptable. En 2024, à Strasbourg capitale alsacienne, européenne et des droits de l'homme", concluent les humanitaires. 

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