L'interdiction d'une conférence en présence de l’eurodéputée (La France insoumise) Rima Hassan, décidée par la présidence de l'université de Strasbourg, a été jugée "illégale" par le tribunal administratif de Strasbourg. La juridiction a considéré mardi 26 novembre que ce refus "portait atteinte à la liberté d'expression".
Une "atteinte à la liberté d'expression". Voici ce qu'ont indiqué les juges du tribunal administratif de Strasbourg (Bas-Rhin), mardi 26 novembre. Ils ont jugé "illégale" l'interdiction d'une conférence de l'eurodéputée La France Insoumise (LFI), Rima Hassan, à l'université de Strasbourg.
Initialement prévue jeudi 28 novembre, la conférence organisée par le comité Palestine Unistras et Solidaires, avait été interdite le 20 novembre par l'université strasbourgeoise.
L'Unistra avait refusé sa tenue en évoquant un risque de trouble à l'ordre public en cas de venue de la juriste franco-palestinienne, élue en juin au Parlement européen.
Appel de l'université
L'université a annoncé "faire appel de cette décision devant le Conseil d'État", soutenant dans un communiqué que "l'ordonnance du jugement ne vaut pas injonction d'autoriser la tenue de la conférence".
L'interdiction avait été justifiée par un risque de trouble à l'ordre public, mais également par le changement d'intitulé de la conférence lors de la deuxième demande du comité organisateur à l'université, qui avait exigé certaines modalités pour assurer la sécurité.
DEUXIÈME VICTOIRE 🇵🇸 ! Après sciences po nous avons gagné contre l’administration de l’Université de Strasbourg sur la tenue de ma conférence.
— Rima Hassan (@RimaHas) November 26, 2024
Le tribunal considère qu’une atteinte grave et manifestement illégale à été portée à la liberté d’expression.
Lors de l'audience, l'eurodéputée, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, a réagi en indiquant qu'il s'agissait d'un "sujet de censure". Elle a ensuite demandé au tribunal de reconnaître l'existence, dans "d'autres pays, dans d'autres universités" d'un "contexte politique" et d'un "climat de censure".
La semaine dernière, le tribunal administratif de Paris a ordonné à Sciences Po de laisser se tenir une autre conférence de Mme Hassan, interdite par l'école également au nom du risque de trouble à l'ordre public. L'établissement parisien a aussi prévu de faire appel.
Rima Hassan est visée par une enquête pour "apologie du terrorisme". Dans une interview, elle avait estimé suite aux événements du 7-Octobre qu'il est "vrai" que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. Un extrait tronqué selon elle.