Le tracé de future ligne de TGV reliant Paris à Berlin, inaugurée fin 2023, fait réagir des élus d’Alsace et de Lorraine. Certains militent pour que Strasbourg dispose d’un arrêt, d’autres pour que le train passe par Sarrebruck, à la frontière avec la Lorraine.
C'est un débat qui semble sans fin. La ligne TGV reliant Paris à Berlin doit entrer en service dès la fin 2023 et sera mise en œuvre par la SNCF et l'entreprise ferroviaire publique allemande Deutsche Bahn. Elle reliera les deux capitales en sept heures en passant par Francfort, mais son tracé ne prévoit pas d'arrêt à Strasbourg. Une situation qui a fait grand bruit et dont les Mosellans se sont aussi emparés pour tenter de faire passer cette ligne par Sarrebruck, une ville allemande frontalière de la Lorraine.
Au programme, un aller-retour par jour pour son lancement, avec un train de nuit dans le viseur. Un trajet qui en réjouit plus d'un, en particulier en Alsace. Il faut dire que l'annonce de cette nouvelle ligne ferroviaire a été faite à Strasbourg en mai 2022 par Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF. Un lieu qui a donné l'espoir à la capitale alsacienne d'y voir s'arrêter le fameux TGV.
Mais il n'en est rien. Le tracé prévu conjointement par la SNCF et la Deutsche Bahn ne prévoit pas d'arrêt à Strasbourg ou Karlsruhe. Cette annonce a motivé Clément Beaune, le ministre des Transports à envoyer une lettre au PDG du groupe ferroviaire français pour lui signifier son incompréhension et demander à ce que la capitale européenne dispose d'un arrêt.
La région Grand Est penche pour Strasbourg
Le président de la région Grand Est, Franck Leroy veut, lui aussi, un arrêt à Strasbourg. Une prise de position partagée par plusieurs élus alsaciens de tout bord, comme Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole de Strasbourg, Fabienne Keller, députée européenne Renew, ou encore Emmanuel Fernandes député LFI.
"Nous avons conscience que cela peut créer une congestion sur le pont de Kehl, mais ce n'est pas un problème impossible à résoudre. C'est essentiel que Strasbourg soit choisi pour le bien des échanges et correspondances dans la dorsale européenne", explique Thibaud Philipps, vice-président de la région en charge des transports.
Les élus mosellans veulent un arrêt à Sarrebruck
Mais en Lorraine, et particulièrement en Moselle, des élus locaux militent pour que la ligne à grande vitesse s'arrête à Sarrebruck (Allemagne), une ville située à proximité de Forbach.
C'est le cas d’Alexandre Cassaro, maire (LR) de cette commune mosellane et conseiller régional du Grand Est. Selon lui, la SNCF estime qu'un tracé par Sarrebruck est plus rapide et plus compétitif que Strasbourg. "Pour l'instant, nous ne savons pas si le train s'arrêtera de l'autre côté de la frontière, mais le maire de Sarrebruck y est favorable et nous prévoyons une mobilisation pour que ce soit le cas", indique l'élu.
Ce tracé pourrait être favorable aux Luxembourgeois qui ne sont pas si éloignés
Alexandre Cassaro, maire de Forbach
"Forbach fait partie en quelque sorte de la métropole de Sarrebruck. Cela renforcerait l'attractivité de notre commune, mais aussi de la Moselle tout entière. C'est aussi un enjeu pour nos relations transfrontalières, car plusieurs zones d'activités sont des industries avec des capitaux allemands. Puis ce tracé pourrait être favorable aux Luxembourgeois qui ne sont pas si éloignés", ajoute-t-il.
Les deux entreprises ferroviaires pourraient annoncer le tracé définitif dans les prochains jours. Une rencontre entre le président de la région et le PDG de la SNCF est prévue à Strasbourg à la fin du mois de juin.