Les militants anti-GCO ont mené trois actions ce vendredi: devant le siège de Vinci, concessionnaire de la future autoroute de contournement de Strasbourg, à Nanterre, mais aussi à Strasbourg devant le Crédit agricole et devant le ministère de l'Ecologie à Paris en fin d'après-midi.
Il n'aura fallu que quelques minutes. Ce vendredi 9 novembre 2018, les anti-GCO ont mené une action "spectaculaire et pacifique" contre l'agence du Crédit agricole située sur la place de l'Homme de Fer, à Strasbourg. En une dizaine de minutes, la trentaine de manifestant(e)s a enrubanné la banque avec des cordons jaunes plastifiés rappelant ceux de la police, siglés "scène de crime climatique". Les vitrines ont également été recouvertes d'affiches portant des logos et slogans anti-GCO avec du ruban adhésif.
Parmi les militants présents, tous les profils, tous les âges et pas forcément que des personnes résidant dans des communes impactées par le GCO. Annick a 40 ans, elle est Strasbourgeoise. Voilà deux ans qu'elle participe à la mobilisation contre le GCO. "Nos gouvernants ont un train de retard. Je ne comprends pas qu'ils n'aient pas conscience de l'état dans lequel est la planète. Aujourd'hui on a toutes les preuves que le dérèglement climatique est en marche, avec toutes les conséquences que cela engendre". Même colère pour Anne. Elle habite l'une des communes concernées par le tracé de la future autoroute, à Pfulgriesheim : "on mène aujourd'hui cette action non violente contre cette banque parce qu'il faut que les gens sachent qu'elle finance des projets dévastateurs pour l'environnement".
Cette agence bancaire, située à l'angle de la place de l'Homme de Fer, a été ciblée car "sans le Crédit agricole, le GCO ne pourrait pas se faire !" Le collectif ANV COP21 Strasbourg (ANV pour action non violente) déclare: "Le Crédit Agricole fait partie du pool bancaire qui a accepté en début d'année de prêter 168 millions d'euros à Vinci, soit environ 1/4 du budget." La banquière à l'intérieur a rapidement demandé aux agents de sécurité de baisser le rideau de l'agence. Les opposant(e)s étaient toutefois resté(e)s à l'extérieur, sans intention d'y pénétrer. Leur volonté était de ne pas menacer le personnel et de ne rien dégrader: "On est pas là pour s'en prendre à eux!". Les affiches et les rubans ont été retirés par le collectif dès la fin de l'action qui aura duré une dizaine de minutes. Rendez-vous a ensuite été donné sur la place Kléber pour rejoindre les grévistes de la faim contre le GCO.
Devant le ministère à Paris
En fin d'après-midi, d'autres militants se sont réunis devant le ministère de la transition écologique.
Vinci ciblé à Nanterre
À 9h30 ce matin, une trentaine d'opposants au projet de grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg se sont présentés devant le siège du concessionnaire de la future autoroute, Vinci, à Nanterre. Ils ont déversé des feuilles mortes devant l'entrée du bâtiment dans lequel ils ont pu pénétrer pour remettre un courrier faisant part de leurs revendications à l'accueil.Invités à ressortir sans heurts, ils ont ensuite déroulé une banderole "Vinci Stop GCO déforestation bétonisation" en scandant "Vinci impose sa route, le climat en déroute". Autre geste symbolique : les manifestants se sont peints les mains à la peinture rouge pour dénoncer l'abattage des arbres des forêts de l'agglomération strasbourgeoise.
Leur action, qui a duré une dizaine de minutes, a été diffusée en Facebook live. Les manifestants sont repartis dans le calme.