Monseigneur Delannoy, nouvel archevêque de Strasbourg : "on ne lèvera jamais le pied sur la question des abus sexuels"

Monseigneur Delannoy, nouvel archevêque de Strasbourg, officiellement nommé le 28 février 2024, a donné sa première conférence de presse ce vendredi 12 avril. L'occasion pour lui d'assurer qu'il continuera le travail de son prédécesseur, Monseigneur Ravel, dans le domaine de la lutte contre les abus sexuels. Le natif de Comines (Nord) aura aussi la lourde tâche de pacifier un diocèse meurtri par des affaires internes.

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Près d'un an après la démission de Monseigneur Luc Ravel, le diocèse de Strasbourg attendait avec impatience la nomination du nouvel archevêque mais aussi ses premiers mots publics avant ses premières actions. Pour tenter de faire table rase du passé et notamment du mandat précédent, tumultueux et qui a laissé des traces.

Ce sera donc la lourde tâche de Monseigneur Pascal Delannoy, nommé depuis le 28 février 2024. Celui-ci s'est exprimé publiquement pour la première fois ce vendredi 12 avril. Il est notamment revenu sur la gestion de Monseigneur Ravel, pourfendeur acharné des abus sexuels dans l'Église mais aussi décrié pour sa gouvernance autoritaire et traditionaliste. 

À la question que nous lui posons, de quelle manière comptez vous apaiser les tensions, celui qui a exercé longtemps à Saint-Denis, répond "c'est la place du dialogue et des rencontres. C'est pour cela que je tiens à entamer rapidement une visite pastorale du diocèse, une visite par laquelle l'évêque rencontre des personnes de la communauté mais aussi d'autres religions, pour écouter, entendre, stimuler, encourager, initier éventuellement de nouvelles dynamiques."

Lutter contre la précarité

Une belle façon de botter en touche mais aussi de préciser qu'il faut désormais avancer sans pour autant effacer le travail de son prédécesseur, notamment sur la question des abus sexuels. "On ne lèvera jamais le pied sur ces questions, assure le nouvel archevêque de 66 ans.

On vient de le redire lors de l'assemblée des évêques de France, on est engagé dans la durée, il faut faire aussi un travail de prévention pour que l'Église soit une maison sûre. Ce travail de prévention passe par des formations qui sont proposées aux acteurs de la pastorale, plus précisément à ceux qui sont en contact avec des enfants afin d'avoir des mots justes, les attitudes justes. Et bien sûr, nous avons toujours le souci d'accueillir les personnes victimes d'abus quels qu’ils soient, d'accueillir ces personnes, les écouter et d'entendre leurs souffrances."

Quid du Mont Sainte-Odile?

Autre dossier sensible, le Mont Sainte-Odile, propriété de l'Église. Une fuite sur son projet de vente avait fait polémique. Monseigneur Ravel avait même porté plainte contre ses chanoines pour violation du secret professionnel. Monseigneur Delannoy, lui, n'a a priori pas l'intention de s'en séparer.

"Je suis allée au Mont Sainte-Odile et l'Église y tient, c'est un beau lieu, de spiritualité, de rencontres, je ne le lâcherai surtout pas et je sais que les Alsaciens y sont fort attachés et je m'en réjouis."

Enfin, le nouvel archevêque précise ce qui peut ressembler à l'une de ses priorités. "Il y a un chantier qui m'émerveille c'est celui de la caritas, l'accueil des populations en situation de précarité, de fragilité, de pauvreté, je découvre toute l'action de l'Église dans ce domaine et encore une fois, j'en suis émerveillé."

Monseigneur Delannoy devra aussi se familiariser avec l'Alsace, qu'il reconnaît n'avoir visité qu'une fois avant sa nomination, et son Concordat tellement spécifique.

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