Un nouvel objectif a été annoncé le 27 mars 2023 concernant le déploiement du REME, le Réseau express métropolitain. Le calendrier prévoit désormais la mise en service de 640 nouveaux trains d’ici l’été, loin des ambitions initiales.
Il est loin l’objectif de mettre en circulation 800 trains supplémentaires dans le Bas-Rhin via le REME, le Réseau express métropolitain, présenté comme le premier RER hors de l'Ile-de-France. Cette promesse initiale, faite en grande pompe dans les salons parisiens de la maison de l’Alsace, et saluée par le président de la République, devait être tenue pour le 11 décembre 2022.
Plus de trois mois après cette échéance annoncée, on est loin du compte. A ce jour, 490 trains supplémentaires circulent chaque semaine sur le réseau bas-rhinois. Une montée en puissance en-deçà des attentes, que la SNCF justifie par la réorganisation totale du plan de transport qu'impose le Réseau express métropolitain : "avec le REME, nous devons fiabiliser sur la gare de Strasbourg un mouvement de train toutes les 30 secondes en période de pointe. A titre de comparaison, la gare de Strasbourg voit passer chaque jour 150 TER de plus que celle de Lyon Part Dieu, près de 2 fois plus que celle de Bordeaux Saint Jean", explique-t-elle par voie de communiqué.
Lors d’une réunion le 27 mars entre la SNCF, la région et l’Eurométropole, un nouveau calendrier prévisionnel a été arrêté. "L'objectif est d'aller à 640 trains d'ici l'été avant une étape supplémentaire d’ici la fin de l'année", a précisé Thibaud Philipps, vice-président de la région en charge des transports.
Une « étape supplémentaire d’ici la fin de l’année » qui n’est désormais plus officiellement chiffrée. "Cela va se faire beaucoup plus progressivement que ce qui était prévu pour qu'on ait quelque chose de robuste et de fiable qui circule". L'élu régional joue la prudence et redoute désormais tout effet d’annonce qui pourrait être remis en cause par la réalité de fonctionnement du réseau. "On ne fait plus la course aux chiffres", avait-il déjà annoncé au début du mois de mars (voir notre article du 2 mars 2023).
Priorité aux lignes en souffrance
Plutôt que des chiffres, la région attend désormais de la SNCF des améliorations concernant les lignes en souffrance. Certaines liaisons pâtissent en effet du déploiement du REME : non seulement elles n’ont pas vu les nouveaux trains promis circuler, mais elles en ont même vu certains disparaître ou ne plus marquer l’arrêt dans certaines gares. De quoi susciter colère et pétitions des usagers, comme nous le relations précédemment (voir notre article).
D'ici le mois de juin, la volonté est de remettre sur les lignes en souffrance le nombre de trains qui préexistaient avant le lancement du REME.
Thibaud PhilippsVice-président (LR) de la région Grand Est en charge des transports
Certains aménagements ont toutefois été annoncés à l'issue de la réunion du 27 mars : la mise en place progressive de quatorze nouveaux trains par jour, avec l’objectif qu’ils soient en service d’ici au mois de juin.
- ligne Strasbourg-Molsheim : 10 trains supplémentaires dès les prochaines semaines, annonce la SNCF, d'abord aux heures de pointe du matin puis la cadence sera renforcée aux heures de pointe du soir ;
- ligne Strasbourg-Selestat : 2 trains supplémentaires mis en place dans une seconde phase (un au départ de Sélestat le matin, un autre au départ de Strasbourg en fin de journée) ;
- enfin la vallée de la Bruche à destination des Vosges bénéficiera aussi de 2 trains supplémentaires (un au départ de Rothau le matin et un au départ de Strasbourg dans l'après-midi).
Ces prochains mois, l’attention sera également portée sur les liaisons vers le nord de l’Alsace, notamment sur la ligne Strasbourg-Lauterbourg. La SNCF prévoirait la mise en circulation de deux trains supplémentaires. La région voudrait monter la desserte à quatre voire six trains.
Prolongation de la réduction de 50% des abonnements sur certaines lignes
Pour compenser les perturbations sur le réseau TER, la SNCF avait consenti en février 2023 à une réduction de 50% sur les abonnements. Ce geste commercial, pour une période de trois mois, arrivait à échéance en avril. La région dit avoir obtenu sa reconduite pour les abonnés voyageant sur les lignes en souffrance. "J’ai demandé qu'on continue cette remise pendant les trois prochains mois, jusqu'à l'été, jusqu'au moment où on pourra considérer qu'une première étape du REME a bien été mise en œuvre", a précisé Thibaud Philipps à l’issue de la réunion avec la SNCF. "Mais je reste très prudent, a-t-il ajouté. Nous entendons voir ces réductions maintenues jusqu’à ce que le service fonctionne très concrètement."
Le vice-président de la région Grand Est dit avoir également demandé à la SNCF de prolonger le geste commercial pour l'ensemble du périmètre du Réseau express métropolitain. Selon ses dires, la SNCF se serait engagée à « étudier la question ».
