Lors d’une réunion publique le 1er mars à Schiltigheim, le vice-président de la région Grand Est en charge des transports, Thibaud Philipps, est revenu sur l’objectif affiché pour le REME (réseau express métropolitain). Il ne faut plus s’attendre à la mise en place des 800 trains supplémentaires annoncés. La priorité est désormais de renforcer l’offre sur les petites lignes.
"On a peut-être pêché par orgueil en disant que du jour au lendemain, on allait faire une vraie révolution des mobilités". La région Grand Est fait amende honorable concernant les objectifs initialement affichés pour REME – le réseau express métropolitain européen - lors de son lancement en grande pompe (lire notre article du 28 novembre 2022). La promesse initiale était de 800 trains supplémentaires pour le 11 décembre 2022. De décembre, l’échéance a d’abord glissé vers le mois de mars, puis a été reportée au mois d’août. Finalement, il ne faut plus s’attendre à un tel déploiement.
"Aujourd'hui, la volonté de la région n’est de plus de faire une course après des chiffres en annonçant qu’on va faire rouler tant de centaines de trains", a concédé Thibaud Philipps, vice-président de la région en charge des transports, lors d’une réunion publique abordant le sujet le 1er mars, en mairie de Schiltigheim (Bas-Rhin).
Et d’afficher la nouvelle priorité de la collectivité en charge de la politique ferroviaire : une meilleure desserte des petites gares du territoire bas-rhinois, notamment sur les lignes au départ de Strasbourg vers Molsheim et Sélestat. Thibaut Philipps porte des engagements : "D'ici à l'été, il y aura de l'omnibus supplémentaire sur les lignes depuis Strasbourg vers Molsheim et Sélestat. On va essayer aussi d'aller vers la Bruche et vers Lauterbourg."
On ne veut plus que les gens aient le sentiment que le REME ne sert qu’au profit des grandes communes
Thibaut Philipps, vice-président (LR) de la région Grand Est
C’était en effet l’un des principaux griefs porté par les usagers contre le réseau express métropolitain. Ils étaient nombreux à déplorer la disparition de certains trains et une accumulation des retards pour ceux circulant encore (lire notre article du 28 novembre 2022). Une "déstructuration" de l’offre que concède Thibaud Philipps qui emploie lui-même ce terme. Et qui pourrait, selon ses dires, inciter la région à ne pas s’acquitter totalement des versements qu’elle doit à la SNCF – donneuse d’ordre en matière d’offre ferroviaire.
Nouvelles études pour le site de maintenance de Schiltigheim
Lors de la réunion publique organisée par la Ville de Schiltigheim ce 1er mars, Thibaut Philipps et des représentants de la SNCF ont également dû répondre à la colère d’habitants et d’associations concernant un projet de centre de maintenance des TER. Un site destiné à l’entretien de rames et de locomotives diesel, indispensable selon la SNCF pour garantir les cadences du REME. Mais qui soulève des inquiétudes en matière de nuisances sonores et environnementales, d'autant que le centre fonctionnerait également la nuit et les week-end. L’emplacement envisagé, à proximité de la gare de Bischheim, jouxte des immeubles d’habitation. "Ce n'est pas acceptable, vous êtes en zone résidentielle", argue l'un des participants à la réunion.
Les riverains reprochent aux élus et à la SNCF d’avoir déjà ficelé le projet avant même de l’avoir présenté aux habitants. Entendant leur colère, le vice-président de la région a reconnu un défaut d’information et annoncé de nouvelles études d’impact.