La rentrée des élèves aura lieu lundi 2 septembre, celle des professeurs a eu lieu le 29 août. Dans quelle ambiance ? Comment s'y préparent-ils ? Nous sommes allés à l'école primaire de la Meinau, à Strasbourg.
Stéphanie, Elodie et Tristan sont professeurs des écoles à l'école primaire de la Meinau à Strasbourg. Ils sont sereins, et anticipent la rentrée, pour accueillir leurs élèves dans les meilleures conditions possibles.
Tristan Stempf effectue sa deuxième rentrée. Cette année, il a une classe de CM2, les mêmes élèves qu'il a eus l'an dernier en CM1. "J'ai plutôt hâte, et je suis même assez excité. Deux mois ça peut paraître un peu long, et on rentre même dans une routine, il va falloir sortir de ça tous ensemble. Je suis dans la continuité cette année, et c'est la dernière année avant la sixième. C'est un moment important pour eux aussi et c'est aussi un dernier bon moment à partager avec eux."
Elodie Niess est, elle, professeur depuis 12 ans, et va découvrir une nouvelle classe de CM1 de 26 élèves. "C'est vrai qu'il faut mettre les habitudes de travail en place, il faut mettre les règles de vie, ça, c'est souvent aussi compliqué. Je ne suis pas stressée, mais ce n'est pas serein non plus. Je vais découvrir 26 personnes différentes. En même temps, c'est mon sixième CM1 depuis que j'enseigne, il y a beaucoup de choses qui sont déjà prêtes, mais j'améliore mes cours chaque année. Je travaille beaucoup l'été aussi."
Stéphanie Maurer accueille, elle, une classe de CP. Les couleurs vives, les cahiers prêts, le matériel est un aspect important. "Pour les CP, c'est important de penser à tous les petits détails. Il faut qu'ils se sentent bien quand ils arrivent, c'est important le visuel, qu'ils trouvent un peu de couleur, des choses qui leur rappellent un peu la maternelle pour que le passage au CP ne soit pas un trop grand passage."
La routine des profs avant la rentrée
Elodie Niess a trouvé un moyen pour revenir progressivement à l'école : "les trois dernières semaines avant la rentrée, je travaille tous les matins un petit peu, ça me permet d'être plus sereine pour la rentrée."
Une routine calme qui lui permet d'affronter la tempête qu'est la rentrée. "La première période (de septembre à la Toussaint) est assez dense, les enfants n'ont pas vos habitudes. Et il y a tout l'administratif qui est énorme. Du coup pour la première période, la réunion avec les parents, la réunion de rentrée. Et cette année, on a les évaluations nationales qu'il va falloir faire passer, puis rencontrer tous les parents après. C'est très dense, je parle d'un tsunami qui nous arrive dessus toute la première période. Mes proches savent qu'il ne faut pas trop m'appeler. Je ne réponds pas trop aux messages."
Stéphanie Maurer va découvrir une classe de CP à la rentrée, 18 élèves qui ne lui sont pas complètement inconnus : "ils connaissent déjà l'école parce qu'ils sont déjà venus au mois de juillet dans la classe pendant 45 minutes pour rencontrer leurs enseignants, pour voir leur classe et avec quels camarades ils seront. Donc, ils n'arrivent pas dans l'inconnu total non plus." Une préparation en amont que propose cette école à tous ses élèves, pour anticiper la rentrée et faire descendre le stress de l'inconnu pour tous.
Le jeu, allié de l'apprentissage
Tristan s'est fixé un objectif, travailler en jouant. "J'ai vu que ça leur a beaucoup plu l'année dernière, on a travaillé en français ou en mathématiques comme ça. J'utilise des jeux pour mes rituels, par exemple story cubes : ce sont juste des cubes à lancer, les élèves voient des images et doivent inventer une histoire avec."
"Ça peut être aussi un jeu sur les compléments d'objet où ils vont jeter un dé avec des questions pour trouver le complément d'objet. Ça peut être beaucoup de jeux différents et ça marche bien. Ils n'ont pas l'impression d'apprendre alors qu'en fait, ils sont à fond dans la matière, et c'est tout ce qu'il faut."
"Chaque année, on se remet en cause et puis on adapte", conclut Stéphanie Maurer. "Parfois avec de nouveaux outils, pour accompagner chaque enfant, y compris ceux qui ont des besoins particuliers. Les premières années, j'étais stressée, je faisais classe la nuit. Au bout de 20 ans, maintenant, il n'y a plus de stress. Tout est prêt."
En attendant la nomination du nouveau ministre de l'Éducation, cette rentrée se fait sans grand changement majeur au primaire. À part les évaluations nationales obligatoires désormais du CP au CM2 (avant seuls les CP et CE1 avaient cette évaluation), un travail en plus que les syndicats enseignants trouvent inutiles. FFSU, FO et UNSA ont appelé les enseigner à ne pas les faire.