Donner ses cheveux pour fournir des perruques naturelles aux malades du cancer : c'est l'objectif de l'association Solidhair. Au Neudorf, un salon proposait ainsi hier de les couper gratuitement à toutes celles qui jouaient le jeu. Celui d'être solidaire jusqu'au bout des cheveux.
Audrey Colantuono s'apprête à dire adieu à sa belle chevelure de jais. Devant notre caméra et pour la bonne cause. S'il n'est pas évident pour notre trentenaire de perdre 30 centimètres de cheveux d'un coup de ciseaux, elle le fait de bon cœur. Pour toutes celles, malades du cancer, qui ne peuvent s'offrir de perruques dignes.
Donner ses cheveux pour fournir des perruques naturelles aux malades du cancer : c'est l'objectif de l'association Solidhair. Au Neudorf, un salon proposait ainsi hier de les couper gratuitement à toutes celles qui jouaient le jeu. Celui d'être solidaire jusqu'au bout des cheveux.
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©France 3 Alsace
DES PERRUQUES NATURELLES
Sa jolie crinière partira ensuite dans un sac de congélation ... direction Solidhair, une association parisienne. Elle collecte et vend les cheveux naturels aux perruquiers. Seule condition : avoir de 25 à 30 centimètres de mèches à donner. Elles sont vendus au kilo et celles plus longues, à l'unité.
L'argent récolté permettra ensuite de subventionner des perruques pour les malades du cancer. Comptez cinq chevelures pour en confectionner une seule.
Car celles en cheveux naturels coûtent très cher (entre 2 000 et 3 000 euros). Trop cher quand on sait que la Sécurité sociale ne rembourse que 125 euros par modèle.
Beaucoup de femmes les achètent donc en supermaché. Des postiches qui ne font pas longtemps illusion, et qui renvoient ces femmes encore et toujours à leur maladie.
La perruque n'est pas qu'un accessoire. Elle est pour toutes ces malades, atteintes dans leur féminité, une façon de garder l'estime de soi et de la confiance. C'est avant tout un pas vers la guérison.
UNE HISTOIRE DE CHEVEUX ET DE COEUR
Audrey Colantuano le sait bien. Elle a assité il y a douze ans à la perte des cheveux de sa mère, en chimiothérapie pour un cancer des ganglions lymphatiques. Cette image, elle la gardera toute sa vie.
Et c'est cela qui lui a donné envie de se laisser pousser les cheveux pendant trois ans ... pour mieux les couper par la suite. Une façon pour elle de faire un geste fort, un geste de solidarité. Depuis, elle essaie aussi de sensibiliser son entourage professionnel (elle est chef marketing chez Wurth) et familial.
Et ça a marché. Notamment auprès de son amie Audray Gabriel, coiffeuse visagiste au Neudorf qui a longtemps travaillé dans un centre de capidermologie à Strasbourg avant de donner sa démission.
Aujourd'hui cette coiffeuse travaille à mi-temps dans une entreprise qui fabrique des prothèses et des extensions capillaires. Elle était logiquement la personne la plus indiquée pour se lancer dans l'aventure Solidhair et couper les cheveux d'Audrey. Et son salon fait désormais partie des 650 salons partenaires et dépositaires Solidhair en France. Pour l'opération, elle a collecté 11 mèches.
Avec des coupes gratuites données à toutes les participantes, l'entrepreneuse Audrey Gabriel espère attirer de nombreuses clientes et donc, de nombreuses chevelures.