Strasbourg : des cris de lapins angora torturés pour leur fourrure diffusés devant les Halles

Une action-choc a été menée par l'association One Voice devant les Halles de Strasbourg (Bas-Rhin), ce samedi 5 décembre. Pendant deux heures, des haut-parleurs ont diffusé des cris de lapins angora, la toison arrachée à vif. Une torture, pour les activistes antispécistes.

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Des cris de terreur devant les Halles de Strasbourg (Bas-Rhin), ce samedi 5 décembre 2020 au matin. Des cris "poussés sous la torture". Des cris... de lapins. Angora, plus précisément. L'association One Voice est à l'origine de de cette action-choc, comme on en voit parfois à Strasbourg, afin de faire signer une pétition en ligne

Les cris de ces lapins angora ont été enregistrés dans un élevage de la Loire-Atlantique, au cours de l'été, en caméra cachée. Ils sont parfois ponctués d'un fort "Vous êtes pas contents ?" venant de leur éleveur. On pouvait les entendre entre 10 heures et midi devant les Halles (voir sur la carte ci-dessous), en lieu et place de la rue des Grandes-Arcades (interdite à la manifestation durant le marché de Noël).
 
Des cris poussés lors de la récolte de leur fourrure. Celle-ci est arrachée à vif (on parle de dépilation dans les élevages). France 3 Alsace a interrogé Magalie, fonctionnaire de 28 ans, présente parmi la dizaine d'activistes. "On les élève dans des conditions horribles. On leur attache les quatre pattes, et leur arrache leur fourrure par poignées. Trois à quatre fois par an. Il y a parfois de la peau arrachée avec. Ça cause une souffrance terrible."

"Quand les lapins ne sont assez plus productifs, ils sont revendus à des laboratoires pour des expériences." Et pas question de "juste" les tondre comme des moutons : d'après les professionnels du secteur, ça réduirait la qualité de la fourrure... Ce traitement des lapins angora a conduit One Voice à infiltrer un élevage en 2016, puis en 2018, et enfin en 2020 (celui de Loire-Atlantique, au grand dam de son propriétaire). Mais malgré les images choquantes, le Conseil d'État n'a rien trouvé à redire : l'association a donc porté l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
 


Magalie est une militante antispéciste, c'est à dire qu'elle refuse l'exploitation des animaux et refuse de les considérer comme ses inférieurs. "Je ne défends pas que les lapins angora, ce sont les causes animales en général qui me touchent. Dès que je peux, je donne de mon temps. C'est pour donner une voix aux animaux qui ne peuvent pas s'exprimer." 

Une voix aujourd'hui très audible, sous la forme de cris se répercutant sur les pavés du quai Kléber et de l'allée des Justes, devant les Halles et le square de l'ancienne synagogue (voir dans la vidéo ci-dessous). Certaines personnes, seules ou en famille, se détournent voire refusent les prospectus tendus par une militante. Mais beaucoup d'autres sont touchées, interpellées. "Quelle tristesse, ce monde dans lequel on vit", déplore une dame de passage.
 
"Vous avez déjà entendu un lapin ? Non, il communique autrement. S'il crie, c'est qu'il souffre et est terrifié." Magalie, comme ses acolytes, porte vaillamment sa pancarte. Ses bouchons d'oreilles n'atténuent que fort peu les cris de lapins tournant en boucle. Mais elle tient bon. Car pour elle, il n'y a nul besoin de fourrure d'angora à l'ère du synthétique (qu'il faut choisir avec soin). Un passant regrette d'ailleurs que l'action ne se soit pas tenue rue du Dôme, devant l'enseigne American Vintage. Qui vend des pulls en angora. 

Gabrielle, une auxiliaire périscolaire de 28 ans, se retrouve sans le vouloir assaillie de cris de lapins. "Je ne savais pas... Ça me fait mal au coeur, ça me donne envie de pleurer." Elle prend un prospectus. Venue photographier (voir sur Facebook ci-dessous) pour illustrer son article des Carnets Vegan, Eva, une bloggeuse strasbourgeoise... se joint au mouvement. Elle agrippe une pancarte. "J'essaye de participer à toutes les causes animales", confie-t-elle.
 
Pendant deux heures, les cris de lapins se seront répercutés devant le centre commercial. Tout le public n'aura pas forcément eu envie de signer la pétition, mais One Voice aura en tout cas réussi son coup : rendre visible, ou plutôt audible, une souffrance animale que bien peu soupçonnaient.
 

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