Près de 80% des professeurs du collège Sophie Germain de Strasbourg ont suivi un mouvement de grève ce mardi 17 novembre. En cause : des mesures sanitaires difficilement applicables et des soucis d'incivilité et de violence en augmentation.
Une grande partie des enseignants ainsi que du personnel administratif, de la vie scolaire et des agents territoriaux ont participé à un mouvement de grève ce mardi 17 novembre au collège Sophie Germain de Strasbourg. Ils se disent à bout, non seulement en raison des difficultés à mettre en place le protocole sanitaire, mais surtout parce que l’établissement implanté dans le quartier de Cronenbourg est le théâtre de nombreux incidents depuis la rentrée.
Augmentation des incivilités
"Les conditions sanitaires s’ajoutent aux conditions de travail qui sont très mauvaises et aux conditions de travail pour les élèves qui se dégradent à notre avis", explique Mathilde Mancado, représentante des personnels enseignants. "Les tensions sont de plus en plus vives au collège. Tout nouvel élément est compliqué. Il a d’abord fallu gérer les masques, puis les entrées, les sorties, les changements de salle, les circulations dans les couloirs. Puis on ajoute une salle, une classe, avec une nouvelle organisation. Entre-temps on a nous aussi modifié les horaires. Donc cela fait plein de choses qui seraient peut-être plus facile à réaliser dans un cadre stable et solide qui n’est pas le cas de notre collège aujourd’hui. Notre collège ne fournit pas un cadre stable, ni à nos enseignants ni aux élèves aujourd’hui. La cocotte-minute est en train d’exploser, donc on cherche une soupape, de quoi respirer."
L'établissement, classé en zone d'éducation prioritaire, accueille 735 collégiens. "Il y a toujours eu des problèmes d'incivilité ou de violence, mais c'est vrai qu'il y a une aggravation depuis la rentrée", renchérit Fabrice Copyloff, professeur de français et représentant des personnels enseignants - CGT Education. Le port du masque n'aide pas non plus puisque ça créé des tensions avec les élèves. Et on a actuellement quotidiennement des insultes, des agressions, parfois aussi entre élèves. On est dans un climat assez terrible et la direction ne suit pas".
Sentiment d'abandon
Pour apaiser la situation, le personnel a proposé une réorganisation par demi-groupes de classes, même si ce n'est pas l'idéal, qui aurait dû débuter lundi. Mais la direction académique s'y est opposée, semant un sentiment d'abandon. "Le collège avait prévu d’accueillir les élèves par groupes. Et on a appris dimanche matin par mail que tout ce qu’on avait préparé était annulé parce que le rectorat, la dasen - directrice des services départementaux de l'éducation - nous l’interdisaient", précise Fabrice Copyloff.Ce mardi après-midi une délégation de grévistes a pu s'entretenir avec la directrice adjointe du rectorat et son conseiller prévention. La proposition des demi-groupes a été une nouvelle fois rejetée. Seule une aide à l'application du protocole sanitaire sera apportée rapidement.