Après l'agression d'une jeune femme vendredi dernier à Strasbourg, Marlène Schiappa est venue dans la capitale européenne mercredi 23 septembre pour annoncer le recrutement d'un intervenant social au commissariat. Elle a aussi indiqué vouloir doubler le nombre de verbalisations pour outrage sexiste.
La ministre déléguée à la Citoyenneté s'est rendue à Strasbourg ce mercredi 23 septembre 2020 pour rencontrer la maire Jeanne Barseghian et les policiers et gendarmes, réagissant à plusieurs agressions dans les rues de Strasbourg ces dernières semaines.
Doubler le nombre de verbalisations pour outrage sexiste
Marlène Schiappa veut aller plus loin que la loi du 3 août 2018 qui a conduit à 1.800 verbalisations pour outrage sexiste depuis sa promulgation. "Nous souhaitons doubler le nombre de verbalisations pour outrages sexistes", a-t-elle annoncé, indiquant avoir passé la consigne aux préfets. Le texte a introduit une nouvelle infraction, l'outrage sexiste, pouvant aller jusqu'à une amende de 3.000 euros en cas de récidive."Identifier les freins à la verbalisation"
La ministre déléguée a demandé aux directeurs de la police nationale et de la gendarmerie nationale de conduire une mission "pour identifier l’ensemble des freins concrets à la verbalisation du harcèlement de rue de la part des policiers et des gendarmes". Les conclusions de cette mission lui seront rendues d’ici la fin de l’année ainsi qu'au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.Un intervenant social au commissariat
Marlène Schiappa a annoncé le recrutement d’un intervenant social au commissariat central de Strasbourg. Il arrivera en renfort dès 2021. "Ce rôle est fondamental, il permet de faire le lien avec les questions d’hébergement, avec les associations et d’avoir cet accompagnement suite à ce psycho-traumatisme". La ministre déléguée a assuré que 80 intervenants sociaux seront recrutés dans toute la France. Celui de Strasbourg serait donc le premier à prendre ses fonctions rapidement. Son rôle sera d'accompagner les femmes victimes de harcèlement de rue et de violences, pour les aider à porter plainte et faire le lien avec les différents acteurs. Le but serait d'arriver à un maillage sur tout le territoire.Selon le ministère de l'Intérieur, il y a déjà actuellement 327 intervenants sociaux en poste, contre 241 en 2015 et 179 en 2013. La ministre déléguée a tenu à délivrer ce message aux femmes agressées : "Je veux leur dire qu'elles peuvent porter plainte et qu'elles seront bien accueillies ici en commissariat. Il y a déjà une assistante sociale et une psychologue dans ce commissariat [de Strasbourg] qui peuvent les recevoir et accompagner leur plainte."
Une génération s'est écoulée
La ministre a voulu parlé de ce qu'elle-même a vécu. "Les faits de harcèlement de rue, j'en ai vécu quand j'avais 13-14 ans, et maintenant ma fille qui a 13-14 ans vit la même chose. Vous vous rendez compte, on a perdu une génération à très peu agir sur le harcèlement de rue." Elle a appelé les témoins de ces infractions à être vigilants et à contacter la police. Elle a également mis en garde contre les actions des milices ou "brigades citoyennes" : "Il n'est pas possible de se faire justice soi-même"."J'appelle la société à ne rien laisser passer et à ne pas tolérer ces violences. Nous, avec les ministères, nous arrivons en bout de chaîne. En début de chaîne, il y a les questions d’éducation, dans l’Education nationale et dans les familles. Il faut qu’une femme puisse se promener en jupe ou habillée comme elle le souhaite, dans le lieu qu’elle veut, à l’heure qu’elle veut", a-t-elle précisé.