L'université de Strasbourg a annoncé ce lundi 19 septembre un plan de sobriété énergétique justifié par la hausse conséquente du prix du gaz et de l'électricité. L'une des mesures importantes est la fermeture des bâtiments universitaires deux semaines de plus cet hiver.
Les personnels universitaires ont appris la nouvelle par courriel ce lundi 19 septembre peu après 8 heures. La direction de l'Université de Strasbourg va mettre en place un plan de sobriété énergétique.
En cause : l'augmentation du prix de l'énergie. "Les évolutions récentes confirment cette importante tendance haussière tant pour le gaz que pour l’électricité. Cela aura inévitablement des conséquences sur notre facture énergétique", explique Michel Deneken, le président de l'université, qui nous avait confié que sa facture énergétique allait doubler et passer de 10 à 20 millions d'euros sur un budget total de près de 600 millions.
A cela s'ajoute la nécessaire transition écologique et énergétique. Face à ces défis, l'Université propose de limiter dans le temps la mise en place du chauffage et de maintenir les bâtiments à 19 degrés. Mais l'annonce la plus inattendue est bien celle de la fermeture des bâtiments deux semaines de plus cet hiver : en janvier d'abord, la rentrée se fera le 9 janvier et non pas le 2 puis au moment des congés scolaires de février, la reprise se fera une semaine en distanciel.
"Pendant ces périodes de fermeture des locaux, peu d’étudiants seront présents sur les campus et peu de cours seront assurés, précise Michel Deneken, même en distanciel et les personnels – sauf cas exceptionnels justifiés - mèneront leurs activités depuis leur domicile, en télétravail. Nous serons néanmoins attentifs à maintenir ouverte une bibliothèque pour permettre aux étudiantes et étudiants de travailler et préparer leurs examens".
Dans une vidéo diffusée sur la toile, Michel Deneken a d'ailleurs tenu à s'adresser aux étudiants pour leur expliquer la nécessité de ce plan de sobriété et comment chacun peut contribuer à son niveau pour réaliser des économies d'énergie.
Des syndicats attentifs au respect des droits des personnels
Une décision qui a aussitôt fait réagir les syndicats d'enseignants et des personnels administratifs, techniques et des bibliothèques. Dans un communiqué, ceux-ci déplorent le manque de concertation et les risques que pourraient faire peser cette fermeture sur les personnels et les étudiants. Notamment concernant le télétravail, mal vécu d'après eux, côté enseignants et côté élèves, générant de grandes souffrances.
"Il convient d’analyser cette situation comme l’une des conséquences délétères de la loi responsabilité des universités (LRU), dénoncent les syndicats, qui a transféré aux établissements la gestion matérielle et financière de leurs bâtiments et celle de la masse salariale de agents, sans leur garantir la sécurité de leurs ressources financières."
Les représentants des personnels de demander que la transparence soit faite sur les économies effectivement réalisées par ces mesures.
A plus long terme d'ailleurs, l'Université souhaite travailler sur la mise en place de chartes : sur la mobilité responsable, l'immobilier responsable, ou encore l'achat responsable. Enfin, il s'agira d'améliorer les performances énergétiques des bâtiments, une rénovation estimée à 500 millions d'euros et qui ne pourra pas se faire sans l'aide de l'Etat.