Après avoir fait fermer le gymnase Branly et fait évacuer cinquante-cinq sans-abris, le jeudi 16 décembre, déclenchant la colère de la maire de Strasbourg et des associations, la préfète ordonne sa réouverture, pour cause de vague de froid.
Le gymnase Branly, à côté de la place de Bordeaux à Strasbourg, a été rouvert ce mardi 21 décembre, premier jour de l'hiver. Dans un communiqué, la préfecture annonce la réouverture du gymnase "compte tenu des conditions météorologiques annonçant des températures négatives les nuits prochaines." Objectif : mise à l'abri immédiat des personnes sans abri, les températures annoncées par Météo France chutant effectivement jusqu'à -3° dans la nuit du 21 au 22 décembre et à -4 dans la journée du 22 décembre.
La préfète du Bas-Rhin annonce aussi "une extension des horaires des maraudes qui tournent tous les soirs durant la période hivernale." et demande une "attention particulière des acteurs de la veille sociale et en particulier des accueils de jour, pour le repérage des publics les plus en difficulté."
Le gymnase avait été réquisitionné une première fois le 26 novembre dernier, dans le cadre de l'activation du plan grand froid. Il avait permis d'héberger de manière transitoire plus d'une cinquantaine de sans-abris, principalement des réfugiés en demande d'asile, dont de nombreuses familles pendant trois semaines. Mais le 16 décembre, la préfecture annonçait : "Les conditions météorologiques n'étant plus réunies, le plan grand froid cesse d'être activé."
Cette fois-ci, le communiqué préfectoral précise que la décision a été prise en concertation avec la maire Europe Écologie Les Verts de la ville, Jeanne Barseghian, qui déclare : "Nous sommes satisfaits que le gymnase rouvre, nous l'avions demandé dès sa fermeture." Au moment de la fermeture du gymnase, cette dernière, avait, ainsi que le collectif Pas d'enfant à la rue 67 dénoncé une "décision unilatérale et sa mise en œuvre pour le moins brutale".
Ce mercredi, le collectif se dit content de la réouverture, mais précise :"Nous espérons que le gymnase reste ouvert tous le mois de décembre et de janvier, même si les températures ne passent pas sous le zéro. Nous sommes quand-même en hiver et les conditions météo ne sont pas bonnes.
Delphine, membre du collectif d'associations, ajoute que "le gymnase ne suffit pas , il accueille 80 personnes, 50 font partie de famille et 30 sont des personnes isolées."
"Il faudrait faire l'inventaire des lieux vides qui pourraient être utilisés. Bien sûr, il faudrait les réhabiliter, pour faire un hébergement plus pérenne que des ouvertures d'urgence."
DelphineCollectif d'associations "Pas d'Enfant à la rue 67"
Un appel à vigilance est aussi lancé aux services de police et gendarmerie, des pompiers et du samu, sans oublier les citoyens qui peuvent eux aussi appeler le 115, service d'appel d'urgence gratuit.