Strasbourg : l'Etat évacue 50 sans-abris et réfugiés logés au gymnase Branly, la maire dénonce une "décision unilatérale" et "brutale"

L'évacuation par la préfecture du Bas-Rhin de plus de 50 personnes provisoirement logées au gymnase Branly, à Strasbourg jeudi 16 décembre, a suscité la colère de la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et du milieu associatif. Tous dénoncent l'absence de concertation et s'inquiètent du sort de ces personnes, principalement des réfugiés en demande d'asile.

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La quiétude du gymnase Branly, à deux pas du Parlement européen, a été brisée jeudi 16 décembre dès sept heures par les forces de l'ordre à Strasbourg. Plus de 50 sans-abris, principalement des réfugiés en demande d'asile dont de nombreuses familles, ont été évacués.

Ils étaient hébergés de manière transitoire dans ce gymnase strasbourgeois après que la préfecture du Bas-Rhin avait réquisitionné, le 26 novembre, cet endroit dans le cadre de l'activation du plan grand froid.

La préfecture invoque la fin du plan grand froid

"Les conditions météorologiques n'étant plus réunies, le plan grand froid cesse d'être activé", précise la préfecture, sollicitée par France 3 Alsace pour justifier l'évacuation. "Les situations des personnes prises en charge dans ce cadre ont fait l'objet d'un examen attentif des services de l'Etat afin que des solutions adaptées soient proposées à chacun. 50 de ces personnes ont été orientées vers des dispositifs de mise à l’abri adaptés à leur situation", explique par ailleurs la préfecture du Bas-Rhin, qui a précisé qu'une personne "susceptible de représenter une menace grave pour l’ordre public a été placée au centre de rétention administrative".

L'évacuation a été largement commentée par les élus et les associations. Dans un communiqué, la maire Europe Écologie Les Verts de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dénonce une "décision unilatérale et sa mise en œuvre pour le moins brutale"

Jointe par téléphone, une membre du collectif "Pas d'enfant à la rue 67" détaille les coulisses de l'évacuation. "La police est venue tôt ce jeudi matin, et les familles ont été classées avec des bracelets de couleurs, selon s'ils étaient déboutés ou pas (de leur demande d'asile). Des familles ont été redirigées vers un foyer de Bouxwiller (40 km au nord de Strasbourg)", explique Delphine, qui craint des "reconduites à la frontières".

"On s'attendait à ce que le gymnase ferme prochainement, mais pas à une évacuation de force. Maintenant, les associations vont craindre les mises à l'abri."

Delphine, membre du collectif "Pas d'enfant à la rue 67"

La suite est incertaine. "On s'attendait à ce que le gymnase ferme prochainement, mais pas à une évacuation de force. Maintenant, les associations vont craindre les mises à l'abri."

La préfecture, qui n'a pas répondu précisément à nos questions, s'est contentée de fournir une réponse brève sur le devenir de ces 80 personnes. "Les personnes qui le souhaitaient ont été prises en charge dans divers dispositifs adaptés à leur situation administrative."

L'évacuation intervient deux jours après un courrier du collectif "Pas d'enfant à la rue 67" à la préfète, Josiane Chevalier. Les bénévoles s'inquiétaient du sort des personnes hébergées au gymnase Branly. Le courrier est resté sans réponse.

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