A l'occasion d'un comité interministériel sur la prévention de la prévention de la délinquance et de la radicalisation à Strasbourg, le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné de huit ministres a rendu visite à SOS Aide aux habitants: une association pionnière dans ce domaine.
Dans le cadre d’un comité interministériel consacré à la prévention de la délinquance et de la radicalisation, le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné de huit ministres, a choisi jeudi 11 avril de rencontrer l'équipe de SOS Aide aux habitants.
Dans la matinée, face à Edouard Philippe et une partie du gouvernement, Faouzia Sahraoui, la directrice générale de l’association a exposé les principales actions de son équipe: "On a mis l’accent sur les dispositifs concernant les femmes en grave danger et la prévention de la radicalisation, notamment nos actions dans les écoles, et au sein de groupes de parole. Le Premier ministre était particulièrement intéressé par notre collaboration avec la police, avec l’Education nationale et le ministère de la Justice. Il a aussi noté avec attention la confiance que nous portent la procureure de Strasbourg, le procureur du tribunal de grande instance de Saverne et le procureur de la cour d’appel de Colmar."
Créée en 1985, dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, cette association, agréée par le ministère de la Justice, a pour mission d’accompagner psychologiquement et juridiquement les victimes de tous types d’infractions.
"L’association a aussi développé un programme de prévention de la délinquance et de la radicalisation", explique la directrice générale de l’association Faouzia Sahraoui. Elle-même psychologue, Faouzia Sahraoui travaille avec une équipe pluridisciplinaire de 20 spécialistes salariés : psychologues, juristes et travailleurs sociaux.L'association est chargée, par le ministère de la Justice et la préfecture, d’évaluer les mineurs signalés pour des faits de radicalisation: "Nous sommes une aide à la décision pour les magistrats. Ce qui fait notre originalité c’est la volonté de s’engager aussi dans des démarches préventives."
Une association pionnière dans la prévention de la radicalisation
"Nous voulons prévenir toute forme d’embrigadement ou d’endoctrinement, tout passage à l’acte, poursuit Faouzia Sahraoui, on est en contact permanent avec les habitants du quartier. Nous sommes à l’écoute des familles précarisées, de leurs difficultés notamment concernant l’éducation de leurs enfants. Nous sommes présents dans les lieux d’accueil de la petite enfance, et dans les écoles, pour dépister les enfants agressifs. C’est une démarche très importante pour faire barrage à toute forme de dérive sociétale. Et c’est efficace. Aucun des jeunes que nous suivons dans le cadre de ces actions de prévention ne font ensuite l’objet de signalement pour radicalisation."
Par ailleurs, l'association intervient dans la formation des cadres religieux qu'ils soient catholiques, juifs, musulmans ou protestants, en collaboration avec la faculté de théologie protestante de Strasbourg: "Ces personnes ont une autorité religieuse et morale, insiste Faouzia Sahraoui. Notre objectif est de leur donner des outils pour repérer signaux de radicalisation d’un individu et leur transmettre les lois et les règles du vivre ensemble au sein de la société française."
Un financement entièrement public
L’association SOS Aide aux habitants est entièrement financée par des services et organismes publics: le ministère de la Justice pour plus de 50 %, le fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, la ville de Strasbourg, l’Eurométropole, le département et la Caisse d’allocations familiales. "Nous avons l’argent nécessaire pour mener nos actions. Nous menons des projets qui répondent aux orientations nationales et nous gardons toujours notre libre arbitre", insiste Faouzia Sahraoui.La visite du Premier ministre Edouard Philippe, c'est l'occasion pour la directrice de présenter l'activité de son association. "On va insister sur l’importance de notre approche multi-partenariat avec les ministères de la Justice, de l’Intérieur et de l’Education nationale, sur la prévention auprès des enfants." Faouzia Sahraoui est très satisfaite des conditions de travail de son équipe. Elle n’aura donc aucune requête particulière à l'égard du gouvernement. "Nous souhaitons confirmer au Premier ministre que nous contribuons à la prévention de la politique de prévention de la radicalisation, et nous encourageons la politique du gouvernement dans ce domaine."