Strasbourg : salaire, pénibilité, manque d'effectifs, des manipulateurs en radiologie en grève le 21 janvier

Des manipulateurs de radiologie manifestent sur le parvis de l'hôpital de Strasbourg-Hautepierre; ce mardi 21 janvier 2020. Ils réclament plus d'effectifs, une augmentation de salaire et la prise en compte de la pénibilité du métier.

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Des manipulateurs en électroradiologie du CHU (centre hospitalier régional et universitaire) de Strasbourg appellent à la grève et à manifester ce mardi 21 janvier de 11h à 14h devant l'hôpital de Hautepierre. Des négociations se sont déroulées dans la matinée de ce lundi 20 janvier entre la direction et les syndicats. Elles n’ont pas abouti selon le délégué FO Stéphane Lévêque. "Nous réclamons des effectifs pour occuper la trentaine de postes vacants dans le service, nous continuons de négocier. les manipulateurs rejoignent le mouvement national", explique-t-il. Mardi, la profession débrayera un peu partout en France. Déjà à l'automne 2019, de nombreux services d'imagerie de villes moyennes du pays avaient été touchés par des grèves, en Alsace aussi à Haguenau et à Colmar.
 

Le même salaire que les infirmières


Les grévistes estiment être les grands oubliés des réformes hospitalières du gouvernement. Ils ne sont pas concernés par la prime accordée par le gouvernement au personnel des urgences, alors qu’ils se considèrent eux-mêmes comme faisant partie de ce service puisqu’ils y travaillent. Les "manips radio", comme on les appelle à l’hôpital, revendiquent donc une reconnaissance salariale à la hauteur des évolutions techniques de leur métier, c'est à dire le même salaire que les infirmières des urgences qui elles réclament une prime de 300 euros nets par mois.

L’hôpital n’attire pas, il propose aux débutants des contrats d’un mois seulement qu’il renouvelle ou pas
Une manipulatrice au CHU de Hautepierre


E. est manipulatrice au service scanner de Hautepierre, demain, elle sera parmi les grévistes. "A Strasbourg, 20 personnes sortent de l’école chaque année. Mais l’hôpital n’attire pas, il propose aux débutants des contrats d’un mois seulement qu’il renouvelle ou pas quand les centres d’imagerie offre un CDD de 6 mois suivi d’un CDI. Moi, au début je touchais 1.350 euros nets par mois quand un manipulateur commence sa carrière avec 1.800 euros dans le privé. Je comprends ceux qui y vont."
 

"La pénibilité n’est plus reconnue"


Les "manips radio" demandent encore une (re)reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Ils sont passés de la catégorie B à la catégorie A de la fonction publique en 2016 avec une équivalence bac+3. Leur salaire s’est un peu amélioré mais la pénibilité n’est plus reconnue et la retraite s’éloigne aussi de 58, 59 à 64 ans, si l’âge pivot de départ à taux plein est inscrit dans la loi.

Dans certains services il faut remplacer au pied levé
-E. , manipulatrice au CHU de Hautepierre


E. est loin de prendre sa retraite, elle a 25 ans dont cinq d'expérience professionnelle: "On est deux par scanner, l’un réalise l’acquisition sur l’ordinateur quand l’autre prépare le patient. A certains moments c’est pénible, quand je dois soulever des personnes pour les placer sur la table d'examen ou ramasser les câbles quand les perfusions sont coincées, tout le matériel est lourd. Ici, dans certains services il faut remplacer au pied levé, faire des nuits de 20h à 7h du matin non-stop. Et puis à l’hôpital s’est rajouté l’ICANS, l’Institut de cancérologie Strasbourg Europe qui commande 25 scanners en plus par jour, alors on est débordé."

Ce jour de grève ne sera pas totalement inactif pour les manipulateurs, il y aura des assignations parmi ces 231 agents du CHU de Strasbourg, afin d’assurer un service minimum dans la continuité des soins aux urgences.

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