Dans la nuit du 6 au 7 février, cinq militants de Greenpeace Strasbourg ont placardé plusieurs affiches à destination des candidats à l'élection présidentielle. Pour l'ONG écologiste, la question de l'urgence climatique est encore trop absente des débats.
Dans le cadre d'une action nationale, le groupe local de Greenpeace à Strasbourg a collé plusieurs affiches sur et autour du campus de l'Université. L'action a été menée dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 février, dans le but de ramener la question écologique au centre du débat politique.
"Peuple français recrute président·e crédible sur le climat". L'affiche a tout l'air d'une offre d'emploi : "Il y a un job de cinq ans à prendre", commente Damien Mehl, membre de l'ONG. L'action se veut humoristique et décalée, mais le message reste sérieux.
Greenpeace regrette que la question de l'urgence climatique soit trop peu discutée, à l'aube de l'élection présidentielle : "Il faut que les candidats s'emparent du sujet, en proposant et en menant des actions concrètes. Tous les experts le disent : la décennie à venir est absolument cruciale !"
Nous allons nous impliquer dans cette campagne
Damien MehlGreenpeace Strasbourg
D'autant que le changement climatique inquiète les citoyens. Un sondage Ipsos du journal le Parisien indique que la problématique est aujourd'hui "un enjeu capital" pour 94% des Français : "Les citoyens souhaitent avoir un président crédible et actif sur le climat."
Dans les semaines à venir, Greenpeace décryptera les messages et les programmes des candidats : "À la fin, ce sont les Français qui feront leur choix. Mais nous allons nous impliquer dans cette campagne", annonce le militant. Greenpeace proposera même plusieurs mesures, comme la création d'un ISF climatique ou d'une "loi Evin climatique". Des mesures déjà portées par certains candidats.
Si l'ONG se revendique sans étiquette politique, elle profite de cette campagne d'affichage pour tirer le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron : "On veut dépasser ce double-discours. Pendant cinq ans, on a eu droit à beaucoup de paroles, mais qui étaient accompagnées de mesurettes, regrette Damien Mehl. Le symbole, c'est la Convention citoyenne pour le climat."
Les affiches ont été collées sur et autour du campus de l'Université de Strasbourg : "Nous voulons porter le message auprès des jeunes. On a vu leur mobilisation lors des marches pour le climat. Mais bien souvent, ils sont peu nombreux à se déplacer pour voter". Reste maintenant à savoir si le message est arrivé jusqu'à sa cible. Au matin du 7 février, la plupart des affiches ont été retirées, car collées sur des installations qui ne sont pas prévues à cet effet.