La société OHM & Watt, créée à Strasbourg en mars 2021, propose aux usagers de transformer un vélo classique en vélo à assistance électrique. Il s’agit d’une première dans la capitale européenne. Son atelier-boutique ouvrira le 11 mai.
C’est une première à Strasbourg. La société OHM & Watt propose une alternative, économique, à l'achat d'un vélo électrique, en transformant un vélo classique en VAE. Thomas Hampé-Kautz est à l'origine du projet. "Un jour j’ai découvert par hasard sur Internet que des kits se vendaient mais que personne ne les montait. Je me suis dit pourquoi pas proposer cette prestation à Strasbourg, capitale du vélo", explique ce passionnée d’électronique et de mécanique, titulaire d'un BTS d'assistance-technique d'ingénieur.
Une affaire de famille
Ses parents, Bernard et Martine, décident rapidement de quitter leur emploi pour l’épauler dans ce projet. Son père l'aide à lui trouver des fournisseurs, organiser des ateliers, sa mère s'occupe de la gestion et de la communication. L’idée va murir pendant deux ans, avant de se matérialiser par la création, en mars 2021, de la société.
Deux ans pendant lesquels l'équipe n'a pas chômé : choix des fournisseurs, tests de matériel et réalisation d'une étude de marché. "Sur Strasbourg, il y a près de 100.000 vélos qui circulent dont 15 à 20% de vélos électriques. Donc ça laisse une certaine marge de progression". Une "brigade de testeurs" a également été constituée pour évaluer les solutions envisagées. Le projet se concrétisera par l'ouverture le 11 mai à 10h d'un atelier-boutique (ouvert du mardi au vendredi 10h à 19h et le samedi de 9 à 17h), installé 25 route du Polygone dans le quartier du Neudorf.
Le tarif des prestations débute à 790 euros, pour un kit à monter soi-même à domicile. Pour une installation clé en main, le premier prix est fixé à 890 euros, ou 740 euros grâce à la prime de l'Eurométropole. "On propose au client de bénéficier de la prime de 150 euros de l’Eurométropole, qui existe pour la motorisation d’un vélo classique. C’est pour cela que notre produit principal est un moteur de 250 watts, qui est homologué. Mais on peut proposer, à la demande, pour ceux qui utilisent leur vélo hors de la voie publique, des moteurs un peu plus puissants".
Des vélos personnalisés
L'entreprise assure être capable d’électrifier 95% des vélos existant. Deux technologies sont proposées, soit au niveau du pédalier, soit de la roue arrière. Différents modèles peuvent ensuite être installés. Mais avant cela, un état des lieux du vélo est réalisé. "Il est hors de question d’électrifier un vélo qui ne freine pas ou qui ne serait pas en bon état", indique Thomas Hampé-Kautz. Un questionnaire est ensuite remis pour pouvoir répondre aux besoins demandés. "C’est en fonction de l'utilisation. Est-ce que vous faites beaucoup de ville, est-ce que vous avez du dénivelé, vous faites des balades, est-ce que vous voulez une assistance forte ou souple. On est vraiment axé sur la personnalisation", insiste-t-il.
150 à 200 vélos par an pour commencer
Le montage du kit devrait être réalisé en quelques heures. "Si le client vient le matin et que nous ne sommes pas surchargé, le vélo peut être remis dans la journée". OHM & Watt table pour sa première année sur la transformation de 150 à 200 vélos. "On sait faire aujourd’hui entre 1 à 2 vélos par jour". "Mais nous avons été très modestes dans nos estimations, le premier mois on a déjà le double de clients qu’on avait prévu", se félicite Bernard Kautz. Et si au bout de quelques semaines ou quelques mois, l'utilisateur veut retrouver sa bicyclette d'origine, la société conserve toujours les pièces d’origine.
Le matériel électronique, les boîtiers et les cellules sont achetées par l'entreprise qui assemble les batteries sur place. "Cela nous permet de pouvoir maîtriser la production, du début à la fin. Comme tout est garanti deux ans, cela nous permet de ne pas avoir de problèmes." Les composantes électroniques sont achetés en Asie, "les seules pièces qu’on a réussi à trouver en France, ce sont les rayons et jantes".
Des batteries recyclées
La durée de vie moyenne d'une batterie est de cinq ans, en fonction de l’utilisation du cycliste. Leur recyclage est prévu dans le cadre d'un partenariat avec Corepile, un éco-organisme."On ne veut pas mettre une batterie sur le marché et puis s’en laver les mains", précise Martine Kautz. OHM & Watt planche aussi sur la problématique des vols. "On travaille sur un petit traceur qui envoie les informations en temps réel sur un serveur et vous permet via votre smartphone, de tracer votre vélo et savoir où il se trouve".
Elle propose également la maintenance des batteries, la réparation de vélos classiques ou électriques et développera une gamme d'accessoires textiles et de bagageries avec des partenaires locaux.