Le maire (PS) Roland Ries a signé jeudi 25 avril un arrêté anti-mendicité, une première depuis son élection en 2008. Alors que certains s'indignent de cette décision, l'élu assure l'assumer « pleinement ».   

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L’arrêté municipal, signé du jeudi 25 avril, concerne trois secteurs du centre-ville de Strasbourg : la place du Marché-Neuf, celle du Temple-Neuf et la rue des Grandes-Arcades. Les restrictions émises sont valables jusqu’au 30 septembre et du 23 novembre au 31 décembre, de 10h à 20h, couvrant donc les pics de fréquentation liés à la saison estivale et au marché de Noël.
 
Le texte interdit l’occupation « de manière prolongée » de ces axes, « lorsqu’elle est de nature à entraver la libre circulation des personnes, à porter atteinte à la tranquillité publique […] ou à la salubrité publique », et ce qu'elle « soit accompagnée ou non de sollicitations à l'égard des passants ».  Dans des conditions similaires, « les regroupements de plusieurs chiens de manière prolongée ou continue sur la voie publique, même accompagnés de leurs maîtres et tenus en laisse, sont interdits ».  
 

« Une période de test »

 
Cette décision fait suite, notamment, « aux réclamations croissantes des riverains, usagers et commerçants », assure le texte. « Ça fait effectivement plus de trois ans […], en assemblée générale, que les commerçants se mobilisent par rapport à ça, confirme Gwenn Bauer, président des "Vitrines de Strasbourg", l’association de commerçants de la ville. On parle bien de mendicité agressive, de racket même sur certaines places où il y a des parkings. »
 

 

Le maire de Strasboug fait toutefois valoir que le maintien de l'arrêté sera l'objet d'une évaluation « d'ici l'été ». « Je l’assume pleinement, soutient Roland Ries. L’objectif est d’avoir une période de test, en quelque sorte, pour savoir l’efficacité ou la non-efficacité d’une mesure de ce genre, qui n’a pas été prise jusqu’à maintenant à Strasbourg. » Il reconnaît craindre « un effet plumeau », avec pour conséquence le simple déplacement des personnes visées vers d'autres artères de la ville.

 

Une « prise en otage des exclus »


De son côté, l'association d'aide aux plus démunis Strasbourg Action Solidarité a exprimé sa « stupéfaction » à la suite de la décision de la municipalité. « Si nous pouvons comprendre la lutte contre la mendicité agressive et la mendicité des réseaux organisés, nous condamnons fermement la prise en otage des exclus qui vivent de la générosité de nos concitoyens, développe l'organisation dans un communiqué publié ce lundi. Face à de telles mesures, que propose notre municipalité pour pallier au manque de « revenus » des personnes les plus précaires qui survivent du don d'autrui ? »
 
La section départementale de la FSU a également réagi ce mardi 30 avril dans un communiqué, affirmant que « soustraire les mendiants aux yeux des touristes est indécent, leur interdire le centre-ville en période touristique met à nouveau les plus précaires au ban de la société ». Le syndicat demande « la suppression » de l'arrêté municipal, mais aussi la mise en place d'« un plan de lutte contre la pauvreté passant par la construction de logements sociaux, la création d’hébergements d’urgence et une politique d’insertion ».
 

Le débat s'est étendu aux élus locaux. « Il est temps de se mobiliser contre l’arrêté anti-mendicité pris par le maire de Strasbourg », a ainsi déclaré Syamak Agha Babaei sur les réseaux sociaux ce mardi. Le conseiller municipal de Strasbourg et vice-président de l'Eurométropole (en charge de l'habitat) a également appelé à « attaquer cet arrêté au tribunal administratif », ce qui peut être fait, précise le texte municipal, dans les deux mois qui suivent sa publication.

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