Après la pénurie de masques, le trafic de masques. Certaines infirmières libérales redoutent moins le covid19 que de se faire braquer. Ce jeudi 26 mars, dans la nuit, 13 véhicules ont été fracturés sur le parking du CHU de Hautepierre à Strasbourg.
C’est le quotidien de nombreuses infirmières libérales, aujourd’hui, qui travaillent la boule au ventre. "J’ai enlevé mon caducee sur ma voiture. Je n’ai pas envie de me faire agresser pour deux masques et du gel", témoigne l’une d’entre elles.
Après la pénurie de masques, le trafic de masques
Les infirmières libérales sont éreintées. Physiquement et nerveusement. Il y a eu d’abord la peur de ne pas avoir assez de masques pour travailler dans des conditions sécurisées. Il a fallu économiser son matériel de protection pour se protéger et protéger leurs patients. "Aujourd’hui, nous avons 18 masques FFP2, par semaine, ça y est, enfin."Mais la pénurie généralisée de masques entraîne un autre stress, celui de se faire agresser. Les denrées rares engendrent du trafic. Le virus, les infirmières libérales ont appris à s’en protéger. "Je crains plus les braquages que le covid ! Je ne veux pas risquer ma vie pour deux masques", s’inquiète-t-elle. Des exemples, les personnels soignants les accumulent. Pour preuve, cette autre infirmière libérale, qui s’est fait voler tout son matériel de protection, à Schiltigheim, à 20 heures, ce dimanche 22 mars. Elle sortait de son cabinet, à l'issue de sa tournée médicale. Même scénario, dans le quartier de l'Esplanade, ce lundi 23 mars, une collègue s'est fait dérober tout son véhicule de service.