Le travail de mémoire de l'université de Strasbourg

Des fragments humains ont été retrouvés il a deux ans à l'institut d'anatomie, les restes de 86 victimes juives, gazées au Struthof et ramenés pour subir les expérimentations du médecin nazi August Hirt. Depuis septembre, une commission indépendante d'experts planche sur ce passé.


Une cérémonie émouvante avait eu lieu au cimetière juif de Strasbourg Cronenbourg le 6 septembre 2015. Ce jour là, dans un cercueil en bois, on avait placé des fragments humains qui avaient été oubliés pendant 70 ans à  l'institut d'anatomie de Strasbourg. Un médecin légiste français avait effectué ces prélèvements à la fin de la deuxième guerre mondiale, afin de prouver les crimes perpétrés par le médecin nazi August Hirt dans les murs de ce qui était alors la "Reichsuniversität". Cette inhumation il y a deux ans a permis paradoxalement d'exhumer un passé que l'on croyait définitivement enfoui.

Car l'université de Strasbourg a décidé de faire la lumière sur son histoire. Depuis janvier la commission d'experts à identifié une série de lames microscopiques attribuées à August Hirt dont l'inventaire et l'évaluation est en cours. Mais "Certains fragment étaient utilisés pour l'enseignement et n'auraient rien à voir avec des crimes de guerre", selon Florian Schmaltz, histoirien contemporain à Berlin à Berlin qui explique aussi que la commission "a besoin de temps pour enquêter correctement sur l'histoire de cette collection".

Des fragments humains ont été retrouvés il a deux ans à l'institut d'anatomie, les restes de 86 victimes juives, gazées au Struthof et ramenés pour subir les expérimentations du médecin nazi August Hirt. Depuis septembre, une commission indépendante d'experts planche sur ce passé.
 

L'enquête va durer quatre ans pour tenter d'identifier chaque prélèvement. Et compulser toutes les archives. Objectif : tout savoir sur les activités cliniques, mais aussi d'enseignement et de recherche entre 1942 et 1945, ici à Strasbourg, dans cette université érigée en modèle par l'Allemagne Nazie. "On a découvert 160 thèses inconnues jusqu'à présent (...) les sujets étaient très axés sur les problématiques raciales", explique Paul Weindling, historien de la médecine à Oxford. 

"Nous avons besoin de savoir ce qui s'est passé, dit de son côté Mathieu Schneider, le vice présidente de l'université, (...) nous avons envie de faire face à cette vérité". Une vérité, basée sur des preuves écrites et matérielles et sur des témoignages authentifiés. Fini les non dits et les faux semblants, les conclusions de ce travail de mémoire seront systématiquement rendues publiques.

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