D'ici à 2025, un jardin et un monument en mémoire des victimes de la Shoah vont être construits à Strasbourg. Ils se situeront sur le quai Kléber, à l'emplacement même d'une ancienne synagogue qui a été incendiée par les nazis en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un monument et un jardin pour honorer la mémoire des victimes de la Shoah vont être construits à Strasbourg (Bas-Rhin), d'ici 2025. L'annonce a été effectuée par Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg (EELV), ce jeudi 25 janvier.
Le lieu choisi pour le futur emplacement est symbolique puisqu'il s'agit de l'endroit même où une synagogue a été incendiée, quai Kléber, par les nazis en 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les travaux, estimés à 500 000 euros, doivent débuter dans les prochains mois, le but étant de créer un jardin mémoriel et un mur des noms en hommage aux victimes de la Shoah. "Ils et elles sont au moins au nombre de 3572, sûrement davantage, et nous continuons de compléter cette liste, et nous souhaitons que tous ces noms soient inscrits dans notre espace public", a déclaré Jeanne Barseghian.
"Lutter contre l'antisémitisme"
Cette annonce a lieu dans un contexte d'augmentation des actes antisémites en France. Ils ont été multipliés par quatre en l'espace d'un an, selon les derniers chiffres du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). En 2023, 1676 actes ont été recensés contre 436 l'année précédente.
Au côté de son équipe municipale, l'édile de la ville a affirmé que ce site s'inscrivait dans le "plan de lutte contre l'antisémitisme". Interrogé par France 3 Bas-Rhin, Pierre Ozenne, adjoint à la maire de Strasbourg en charge notamment des espaces publics partagés, ajoute : "On a besoin de lieux mémoriels, on a besoin de lieux dans lesquels on peut rappeler l’Histoire et faire vivre aussi des lieux importants de la ville de Strasbourg."
Une stèle va également être installée à la mémoire des victimes du Struthof, l'unique camp de concentration nazi en France, alors installé en Alsace annexée.
"Strasbourg capitale européenne, diplomatique, ville symbole de la souffrance, mais aussi de la réconciliation, se devait d'avoir un monument de la Shoah", a déclaré Thierry Roos, vice-président honoraire du Consistoire, à l'origine de ce projet.
"Valoriser l'héritage de l'ancienne synagogue"
Au-delà de la construction d'un jardin mémoriel, planté de fleurs aux différentes couleurs pour symboliser le feu et la vie, l'objectif est aussi de "valoriser l'héritage de l'ancienne synagogue", mentionne un communiqué de la municipalité.
Le périmètre de cet ancien site sera tracé. Pierre Ozenne détaille : "Cet espace est non constructible, depuis l’incendie de cette ancienne synagogue. Le but, c’est de marquer l’empreinte du bâtiment qu’on pourra voir au sol grâce à des traces".
Une maquette de l'ancienne synagogue en bronze sera également exposée dans le futur jardin. Cette dernière se situe actuellement dans la synagogue de la Paix, construite en 1954.