L'Alsace se prépare à l'arrivée du coronavirus. Alors que l'Organisation Mondiale de la santé pourrait déclarer une "urgence internationale", les services de santé prennent leurs précautions. Avec Nancy, Strasbourg est l'un des deux centres de référence du quart nord-est de la France.
Le nouveau coronavirus qui fait trembler la Chine et qui commence à arriver en Europe est pris très au sérieux. Le bilan en est pour le moment à 18 morts, plus de 600 personnes contaminées. Dans le quart nord-est de la France, deux centres font figure de référence en matière de virologie, Nancy et Strasbourg.
Protocoles établis
Le service des maladies infectieuses de l'hôpital de Strasbourg se tient prêt. Les protocoles ont été établis. Si un cas suspect est révélé en Alsace, c'est dans une chambre à pression négative, où l'air est filtré, que le patient sera accueilli. Il en existe trois au sein de l'unité. Pour y accéder, il faut passer par un sas, "un petit endroit où il y a deux portes, pour faire la différence de pression entre le couloir et la chambre" indique le professeur Yves Hansmann, infectiologue au CHU de Strasbourg. Le personnel doit lui aussi être protégé, avec un équipement spécifique, composé notamment d'un masque ultra couvrant, de lunettes, d'une blouse imperméable.Précautions maximales
En cas de suspicion, les analyses sont effectuées dans le laboratoire P3 de l'institut de virologie, un espace sécurisé constitué de zones à atmosphères contrôlées. "C'est un virus qu'on ne connaît pas, qui est tout nouveau, on sait qu'il est très proche du MERS-CoV, un virus de niveau 3, qui nécessite une manipulation dans un labo de type 3. Donc la première précaution c'est toujours de manipuler de manière à ce que personne ne puisse être contaminé", précise la professeure Samira Fafi-Kremer, chef du service virologie du CHU de Strasbourg.
Ce virus semble être un nouveau type de coronavirus, famille comptant un grand nombre de virus susceptibles de provoquer des maladies bénignes chez l'humain, comme un rhume, mais aussi d'autres plus graves comme le Sras (Syndrome respiratoire aigü sévère). Il est proche de celui qui avait provoqué l'épidémie de Sras en 2002-2003, qui avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8.096 cas, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).