VIDÉO. Harcèlement scolaire : que peuvent faire les élèves pour aider leurs camarades harcelés ?

Le harcèlement scolaire toucherait près d'un million d'enfants chaque année en France. Le 9 novembre a été choisi pour sensibiliser les jeunes. Le collège Romain Rolland d'Erstein a organisé plusieurs activités tout au long de la journée pour toucher le maximum de collégiens.

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"Le harcèlement, il m'a frappé. Avec les mots, il m'a touché. Ils ont réussi à me viser. Et ce jour, je n'en ai pas parlé. Le harcèlement a continué. Des larmes ont tellement coulé, ils ont brisé notre amitié. Mais j'en ai toujours pas parlé. Le harcèlement, je l'ai vécu, j'ai pris sur moi, je me suis battu. Ils ont pas réussi à me couler. Le harcèlement, il faut en parler."

Ces collégiens d'Erstein (Bas-Rhin) ont écrit les paroles de cette chanson, pour essayer de décrire les maux du harcèlement avec leurs mots. Un travail qu'ils ont réalisé avec leur professeur de musique. Et ils ont aussi fait un grand poster coloré avec des images contre le harcèlement. Au milieu des dessins, il y a le témoignage de Sarah, 12 ans aujourd'hui.

La collégienne est arrivée à Erstein cette année, elle a dû déménager pour fuir le harcèlement dont elle était victime dans un autre établissement alsacien.

"Ma meilleure amie s'est mise à m'insulter dans mon dos", raconte Sarah. "Elle a mis des photos de moi sur les réseaux sociaux, en dévoilant des choses qu'elles savaient sur moi, pour se moquer. Puis elle et d'autres ont commencé à lancer des rumeurs sur moi. Du coup, quand je parlais de ça, personne ne voulait me croire."

"C'étaient des moqueries, des insultes, des critiques toute la journée. En cours, au collège, sur les réseaux sociaux et même en bas de chez moi. On m'a aussi beaucoup menacée. J'ai été en dépression, je me suis beaucoup renfermée sur moi-même. Et c'est ma mère qui a pris la décision de déménager, pour m'éloigner de ces filles", poursuit l'adolescente.

Il y aurait 4% des élèves alsaciens harcelés chaque année. Sarah a pu, le 9 novembre, parler au recteur de l'académie de Strasbourg, Olivier Faron. "Les professeurs et le principal n'ont fait rien du tout pour chercher une solution et pour arrêter ça."

"Le ministre [de l'éducation, Gabriel Attal] a dit que c’est le harceleur ou les harceleurs qui doivent partir. Tu as eu un bon réflexe de parler, mais ce n’est pas normal que tu aies souffert de ça," lui a répondu le recteur.

Sarah a écrit un texte, ces camarades ont fait des dessins pour faire réagir les autres collégiens. Et surtout s’adresser aux victimes. "Je voudrais dire aux victimes qu’il faut en parler", dit aujourd'hui Sarah. "On trouve toujours une solution. Même si on n'est pas bien, on peut trouver une solution à tous les problèmes."

Le témoignage d'Eliza, une jeune femme de 20 ans, harcelée quand elle était au collège, est à voir ou à revoir sur Francetv.

Et pour libérer la parole des jeunes agressés, des ambassadeurs ont été nommés. Il y en a 40 au collège Romain Rolland d'Erstein, pour 800 élèves. Ils ont déjà eu trois heures de formation, et tout au long de l'année, ils seront formés à savoir comment détecter un camarade en souffrance et quoi faire pour l'aider.

Kiara est en 6ᵉ et elle est fière d'être ambassadrice contre le harcèlement. "Mon rôle d’ambassadrice, c’est d’aider les gens qui se font harceler. J’avais une copine qui s’est fait harceler par une fille, elle n'a pas trop osé m'en parler. Je lui ai alors posé la question et je lui ai dit 'si ça t'arrive, n'oublie pas de m'en parler'."

Les enseignants continueront tout au long de l’année à sensibiliser leurs élèves. Sans oublier l’épineuse question des réseaux sociaux, accélérateurs de harcèlement dans bien des cas. Dans les dessins des enfants, beaucoup de smartphones aux mines patibulaires. Ce sont eux aussi qu'il faut surveiller.

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