Yannick Krommenacker, Gilet jaune alsacien blessé à Paris, fait un carton avec sa vidéo de la manifestation parisienne

Son Facebook live a été vu plus d'1,2 million de fois ce lundi 3 décembre. Yannick Krommenacker, bien connu des réseaux sociaux alsaciens, y raconte la manifestation parisienne de samedi, ses espoirs et ses débordements.

Yannick Krommenacker a filmé en Facebook live la manifestation de ce samedi 1er décembre à Paris. Comme des centaines d'autres manifestants. Jusque-là, rien d'extraordinaire pour ce trentenaire alsacien, Gilet jaune de la première heure, et adepte des lives et des réseaux sociaux. Sauf que ce live a été vu plus de 1,2 million de fois ce lundi avec, pour finir ce direct, son interpellation par les CRS, après une charge (voir les dernières minutes de la vidéo ci-dessous).

Légèrement blessé, il est sorti de l'hôpital Bichat dimanche soir, a-t-il confirmé à France 3 par téléphone. "J'ai reçu un tir de flashball volontaire dans la main droite, celle qui tenait le téléphone [Yannick Krommenacker n'a pas été touché à la gorge comme l'affirmaient plusieurs vidéos sur Youtube, montrant l'image d'un autre homme, ndlr]. Puis, je suis tombé au sol. J'ai reçu des coups de pied au visage. J'ai perdu connaissance quelques secondes, avant d'être emmené à l'hôpital. La police m'a gardé 35 heures en garde à vue, mais aucune charge n'a été retenue contre moi, car les policiers ont bien compris que je n'avais commis aucune dégradation. D'ailleurs, après l'interpellation très musclée, ils ont été plutôt sympas avec moi, ils m'ont bien traité."


Plainte déposée

Il explique avoir déposé plainte à Créteil pour "violences avec arme" à l'encontre des policiers qui l'ont interpellé. "Dans les deux camps, il y a de la violence. J'ai de la haine pour celui qui m'a mis un coup de pied dans la gueule. J'espère qu'il va être retrouvé et qu'il témoignera de sa violence. D'ailleurs, je recherche des témoins qui auraient vu la scène. Je ne peux pas concevoir un tel comportement, exactement comme les Gilets jaunes lorsqu'ils tapent un CRS. Je ne soutiens pas ça non plus."

"Certains fonctionnaires nous sauvent la vie, il faut reconnaître leur boulot,
explique Yannick dans un live posté ce lundi après-midi. Et d'autres fonctionnaires abusent de leur pouvoir et ceux-là doivent être condamnés. Exactement comme les Gilets jaunes qui ne respectent pas les actions menées, il faut que ce soit dans les deux camps."
 

"Un peu comme un journaliste"

Epilogue d'une manifestation agitée qu'il a filmée pendant plus de 2h27. Dans cette vidéo, on le voit parcourir le pavé parisien en discutant avec d'autres manifestants, montrant ce qui se passe aux abords de l'Arc de triomphe. On l'entend expliquer qu'il est pacifiste, contre les dégradations, tout en filmant les scènes de débordements aux points de contact avec les policiers. Jusqu'à la scène finale où Yannick Krommenacker est interpellé, son téléphone dans les mains des CRS. "Mon but en allant à Paris, c'est que les gens puissent se faire leur propre opinion, pour analyser les choses. J'ai filmé tout le monde, les Gilets jaunes pacifistes comme moi, les policiers, les casseurs, un peu comme un journaliste."

Pour autant, Yannick Krommenacker ne compte pas s'assagir: "maintenant, je ne baisse pas les bras, je n'ai pas attendu le 17 novembre pour faire des actions et je ne vais pas m'arrêter."
 
Le 17 novembre, Yannick Krommenacker, avait déjà été interpellé après avoir formé une chaîne humaine et bloqué l'A35 avec plusieurs camarades. Il  a été condamné à quatre mois de prison ferme pour entrave à la circulation et mise en danger d'autrui. Peine aménageable.
 
Yannick espére conserver son emploi de soudeur-monteur dans une société d'intérim. Il a rendez-vous avec le juge d'application des peines le 15 janvier.
  
Le Facebook live de Yannick Krommenacker, lors de la manifestation des Gilets jaunes à Paris, le 1er décembre.
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