Une journée portes ouvertes, dimanche 29 septembre 2024, au monastère bouddhiste zen de Weiterswiller dans le Bas-Rhin. Ça n'était plus arrivé depuis 2019. L'évènement avait alors attiré 500 personnes. Pour cette édition 2024, les organisateurs s'attendent à la même affluence, voire plus.
À Weiterswiller, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Strasbourg, le monastère Ryumon Ji attire des milliers de personnes chaque année. On y pratique le Zazen, la méditation assise, depuis une quarantaine d'années, depuis que Maitre Reigen Wang-Genh moine bouddhiste originaire de Molsheim, a fondé le site. Lui-même fut un disciple de Taisen Deshimaru, l'un des principaux passeurs du bouddhisme zen en Europe.
Ce courant du bouddhisme japonais n'est donc pas nouveau en Alsace, en revanche, les pratiquants sont de plus en plus nombreux. "Ils ont besoin de zen" observe Kankyo Tannier, nonne bouddhiste depuis 23 ans. Un commentaire livré dans un grand éclat de rire... Il n'empêche : elle constate que les personnes qui viennent au monastère ne sont plus dans la découverte. Elles ne sont forcément pratiquantes, en revanche elles sont beaucoup plus averties qu'il y a quelques années. La pratique du zen n'a plus rien d'exotique.
La posture, ainsi que l'immobilité complète, vont permettre de tenir à distance les pensées et les émotions, afin de diriger l'activité mentale vers un état de bien-être et de sérénité, "l'éveil" tel qu'il aurait été expérimenté par Buddha. Évidemment, il y a plusieurs étapes, et beaucoup de travail avant de parvenir à cet apaisement intérieur reconnaît Kankyo Tannier, mais elle assure que l'on peut commencer à ressentir des effets dès la première séance.
Une quête de sens
Dans un environnement où chacun est sursollicité - par les réseaux sociaux, par les offres commerciales, par les impératifs professionnels - la pratique zen est à contrecourant. "Nous sommes des révolutionnaires" rigole Kankyo Tannier. Une mutation qui attire des profils très divers. Jeunes et personnes âgées, cadres supérieurs et ouvriers. Tous, en quête de sens.
Plus on a de choses, et plus on a envie de consommer, et plus la vie devient compliquée" remarque-t-elle. Aussi, la méditation zen va permettre de chercher à comprendre quelles sont les émotions qui induisent ce besoin de possession". Car à l'inverse du toujours plus, Kankyo Tannier peut témoigner personnellement d'une vie joyeuse, parce que simple, et sans excès.
Cette démarche attire de plus en plus de monde. D'ailleurs, afin de répondre à la demande, le monastère zen a ouvert des dojos dans plusieurs villes de France, et notamment à Strasbourg, où un cycle d'apprentissage sur quatre jours est justement proposé très bientôt. Les séances seront menées par Maitre Reigen Wang-Genh et s'adressent aux débutants.
Quant aux portes ouvertes de dimanche à Weitzrswiller, elles sont entièrement gratuites. Les enfants sont les bienvenus.